Point de vue de Charles
Rongé par la culpabilité d'avoir laissé Noel lorsque celui-ci avait le plus besoin de moi, j'ai commencé à faire mes bagages un peu plus vite.
Si ce n'était pour Juliana, ma cousine adoptive, je n'aurais pas eu vent de ce qui se passait au palais ce matin.

Bien que, j'étais content de pouvoir enfin voir ce visage que j'avais évité pendant près de six mois, ce n'était certainement pas de cette façon que j'avais prévu nos retrouvailles.
Sarah.
J'étais allé la voir en secret depuis qu'elle avait quitté la meute. Personne ne le savait.. peut-être que Noel le savait, mais il ne m'avait jamais confronté.
Il y avait une raison pour laquelle je l'avais évitée. Chaque fois que je la voyais, il y avait ce sentiment qui s'insinuait dans mon cœur.
Alors que je faisais mes bagages, j'ai levé la tête pour voir mon oncle adoptif et sa famille. Je me demandais pourquoi ils se donnaient la peine de venir à l'hôtel.
Après le départ de l'Alpha Noel hier, j'avais décidé d'aller rendre visite à mon oncle adoptif qui vivait dans la même ville. J'étais là-bas ce matin quand j'ai entendu ce qui s'était passé à la maison.

En fait, c'était la fille de mon oncle, Juliana, qui m'a donné la nouvelle. Je suppose que Noel était trop bouleversé. Je l'ai appelé par la suite en promettant de revenir à la meute dès que possible.
C'est pour cela que j'ai annulé toutes les réunions à venir auxquelles je devais assister en son nom. J'ai décidé de raccourcir mon voyage et de retourner à la meute dès que je le pourrais.
"Charles, tu rentres sans moi ? C'est parce que j'ai..." a dit ma cousine, faisant la moue.
Je ne savais vraiment pas comment lui dire que Noel avait déjà une autre âme sœur. Elle avait le béguin pour Noel. De plus, elle avait toujours rêvé de travailler au sein du département des enquêteurs privés qui sont directement sous les ordres de Noel.

"Que veux-tu dire par je repars sans te prendre ? N'es-tu pas celle qui m'a parlé de la situation à la capitale ?" ai-je demandé, essayant de rester calme, mais ce n'était vraiment pas facile.
"Tu ne fuyais pas ? Alors emmène-moi avec toi. Je suis sûre que tu me trouveras utile. Tu sais que je suis très douée pour retrouver n'importe quoi." Elle a dit, en m'attrapant.
"Je ne peux pas. Je n'ai pas discuté avec Noel, en plus ton père ne voudrait pas que tu partes si loin et… une fois que je retournerai à la meute, je serai occupé avec ces stagiaires…" alors que j'essayais de trouver une excuse, j'ai reçu un lien mental de sa part.
Après l'avoir écoutée, j'ai levé les yeux pour la voir sourire. J'avais vraiment envie d'effacer ce sourire de son visage.
"Tonton, me permets-tu de retourner à la capitale avec Juliana ? Tu sais que je dois y aller dès que possible et comme elle insiste…" j'ai dit, en lui lançant un regard de côté.
Cette fille était vraiment trop gâtée. Je savais qu'elle essayait juste de fuir sa famille. Elle se lasserait en une semaine ou deux.
"Toi…" Mon oncle voulait me gronder. Il savait que je me pliais simplement au stratagème de Juliana.
"Laisse-les partir, chéri. Je ne peux pas m'occuper de Juliana maintenant. Tu sais que nous n'avons pas terminé ce que nous avons commencé hier, n'est-ce pas ?" Ma tante a dit, en faisant un clin d'œil à mon oncle.
Il semblait que ma tante avait une autre idée en tête. Qu'est-ce que Juliana lui avait dit?
Ça a fait son effet car il a immédiatement changé de ton. Il a raclé sa gorge alors qu'il me donnait l'ordre, "Laisse Juliana partir avec toi. Ta tante et moi seront occupés pendant un certain temps."
Ce vieux ! Pourquoi se laissait-il si facilement duper par ma tante ? Si c'est ce qui se passe entre compagnons, alors je le rejetterai volontiers!
Je ne voulais pas être un jouet entre les mains d'une seule femme.
"Qu'est-ce que vous attendez encore ? Sortez maintenant." Mon oncle m'a pressé.
Je n'ai pas eu d'autre choix que d'emmener Juliana à la voiture et croyez-moi, cette fille avait déjà sa boîte de vêtements à côté de ma voiture !
"Je suis surpris par la façon dont tu as plié ces vêtements ? Pourquoi apportes-tu autant de vêtements ?"
"Es-tu bête ou quelque chose ? Ne voyez-vous pas la façon dont mon père nous chasse ? Je parie qu'il ne me convoquerait même pas au cours des prochains mois !" Elle a dit, son expression était étrange.
Mais pourquoi ai-je l'impression qu'elle était heureuse ?
"Es-tu contente de rester loin d'eux ? N'ose même pas penser à réessayer ce que tu as fait la dernière fois ! Je ne te laisserai pas t'en sortir ainsi encore une fois !" Je l'ai avertie fermement.
"Et tu crois que je te laisserais me toucher aussi ? La dernière fois était une erreur parce que nous étions ivres. Heureusement, nous n'avons rien fait de téméraire. Je reste sobre toute la journée." Elle a répondu.
Ouais. C'est ce qui s'est passé et c'est avec ça qu'elle me faisait du chantage. Nous avions tous deux bu le jour où elle est venue me rendre visite et nous avons presque… été trop loin.
Depuis lors, je l'évitais, me sentant coupable envers Sarah. Le lendemain matin, lorsque j'ai voulu m'excuser, Juliana a simplement balayé cela en disant qu'elle pensait que j'étais Noel.
Je savais qu'elle avait effectivement le béguin pour lui, mais je me suis senti amer ce jour-là en l'entendant dire cela.
"Tu ferais mieux de rester sobre car je n'hésiterai pas à te mettre à la porte ! J'en ai déjà assez de ces jours-ci." J'ai dit, en la regardant sévèrement.
Bien que c'était ce que je pensais vouloir, pourquoi alors étais-je frustré qu'elle refuse de me toucher ? Je me sentais dévasté, en quelque sorte.
Le sentiment n'était pas correct. J'étais censé ressentir cela uniquement envers Sarah. Pas une autre femme.
Cela passera bientôt, je me suis dit. Je l'ai aidée à mettre ses bagages dans la voiture et nous avons filé.
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Nous sommes arrivés dans la capitale très tard, même si je roulais à plein vitesse. Je voulais arriver au palais tout de suite, mais je ne pouvais pas laisser Juliana se sentir stressée après le voyage.
J'ai décidé de la conduire à mon appartement pour qu'elle puisse se reposer et dormir. A cause du long trajet, je me sentais fatigué. J'ai décidé de me reposer, mais je me suis endormi sur le canapé jusqu'au matin suivant.
J'ai ouvert les yeux et j'ai remarqué qu'il était déjà matin. Je me suis précipité à la salle de bain pour me rafraîchir afin de pouvoir aller au palais.
Dès que je suis sorti de ma chambre après m'être habillé, Juliana est aussi sortie toute habillée.
"Où vas-tu ?" Je lui ai demandé.
"Au palais, bien sûr. Je t'ai dit que je voulais t'aider... Je veux dire Noel dans ce cas. Fais-moi confiance, je suis très douée pour mon travail."
"Juliana..."
"Disons simplement que je suis en probation avec cette affaire, d'accord ? Si je ne peux pas la résoudre, je rentrerai chez moi." Elle a dit, ses yeux suppliants.
Je n'avais pas le temps de discuter avec elle, alors je l'ai laissée faire. De plus, il était difficile de dire non à de tels yeux.
Quand nous sommes arrivés au palais, l'atmosphère était maussade et je ressentais de la douleur face à la misère de mon ami. Je me demande qui étaient assez audacieux pour orchestrer tout cela.
"Juliana, as-tu pu travailler un peu sur l'affaire?" J'ai demandé.
"C'est pour cela que je suis ici. Je dois parler aux dernières personnes avec lesquelles elle a été en contact et aussi aux endroits où elle est allée." Juliana a répondu.
"D'accord. Je te présenterai officiellement à Noel. Entrons."
Quand nous sommes arrivés à la chambre de Noel, j'ai vu une scène qui m'a fortement secoué. Je n'arrivais pas à croire que c'était vrai, mais je n'étais pas non plus trop surpris.
"Est-elle celle qui occupe ton cœur? Pfft! Tu as vraiment des goûts épouvantables. Cette fille est clairement éprise de l'alpha!" Juliana a dit en riant.
"Tu crois que je ne le sais pas?" J'ai répondu.
"Tu savais et tu agis toujours comme ça?" Juliana a demandé, visiblement irritée.
Quand nous nous sommes rapprochés, Noel a relevé la tête. En me voyant, il s'est senti soulagé et son visage a montré un peu de lumière. A cet instant, j'ai ressenti sa douleur qu'il essayait désespérément d'arrêter.
Sarah a également levé les yeux sur moi, elle a souri et a continué à faire ce qu'elle faisait à Noel. Elle utilisait le tissu dans ses mains pour lui essuyer la tête de temps en temps.
"Que s'est-il passé, Noel?" J'ai demandé, l'air inquiet.
"Ce n'est rien. C'est peut-être à cause du stress. J'avais chaud et j'avais aussi un mal de tête atroce. Sarah a proposé de m'aider jusqu'à ce que Lydia revienne. Elle est allée voir son enfant." Répondit Noel, se levant du canapé.
Il s'arrêta quand il vit Juliana. Il me lança un regard interrogateur et regarda dans sa direction.
"Désolé, Noel. C'est…"
"Votre majesté, je suis mademoiselle Juliana Roberts. Je suis enquêtrice à la Province et… je suis la petite amie de Charles. Heureuse de vous rencontrer, votre majesté.
Qu'est-ce que cette fille racontait ? Je voulais réfuter ses propos, mais elle me rappela de nouveau l'incident de cette nuit.
J'ai jeté un bref coup d'oeil à Sarah, mais il semblait qu'elle ne soit pas du tout dérangée!
Noel regarda attentivement Juliana, "Oh! Juliana Roberts. Alors tu es la Juliana dont mes employés parlaient ? J'avais voulu te recruter une fois la formation commencée, mais je ne savais pas que c'était toi!"
Bien que j'étais surpris, ce n'était pas le moment de l'être, car nous devions agir rapidement sur l'affaire de Katia.
"Elle souhaite rejoindre l'équipe d'enquête," dis-je à Noel.
"Eh bien, cela aurait été contraire à l'éthique, mais compte tenu du fait qu'elle a une bonne évaluation. Je pense que je vais lui donner une chance." dit Noel. Puis ajouta, "Faites une percée et je promets de vous donner une promotion directe."
"Je ferai de mon mieux, votre majesté,'' dit-elle, s'inclinant profondément.
Je lui souris faiblement pour son enthousiasme. Nous en avions besoin pour retrouver Katia le plus vite possible.