POV de l'Alpha Cayden
Je regardais encore le chronomètre, choqué.
Comment était-il possible que je sois encore en vie?

J'avais maintenant trente ans. C'était le moment pour la malédiction de se déclencher mais incroyablement, j'étais vivant.
J'ai immédiatement appelé mon Beta.
"Calvin, fais venir le Docteur Rachael ici !"
Même à travers la liaison de la meute, je pouvais ressentir les tremblements de sa surprise que je sois encore en vie mais il a répondu rapidement.
"Oui, Alpha."
Quelques minutes plus tard, Calvin est entré dans ma chambre avec le Docteur Rachael qui semblait aussi surprise de me voir en vie.

Elle a pris mes signes vitaux et m'a fait un examen complet. Quand elle a fini, ses yeux étaient grands ouverts de choc.
"Alpha… félicitations, vous avez été guéri !"
Je la regardais, les mots n'ont pas tout de suite fait leur effet alors j'ai dû lui redemander.
"Que voulez-vous dire ?"

Elle me souriait largement, ses yeux étincelants de larmes réprimées.
"Je veux dire que, d'après ce que je peux voir, votre malédiction est partie. Vous êtes à peu près normal maintenant, Alpha."
C’était impossible. La Sorcière Suprême avait dit que inverser la malédiction était au-delà de ses capacités, comment la malédiction pourrait-elle donc être effacée?
Il n'y avait qu'un seul moyen de vérifier que la malédiction était réellement partie.
J'ai envoyé Calvin me chercher la descendante de la sorcière qui m'avait maudit. Je savais que j'avais décidé de la laisser tranquille auparavant après qu'elle m'ait dit où trouver Adèle mais maintenant, elle avait beaucoup à expliquer.
Ce n'est que plus tard dans la journée que Calvin l'a amenée dans mon bureau et au moment où la sorcière a pénétré dans mon bureau, elle a sursauté, ses mains couvrant sa bouche.
"Tu as vraiment réussi. Tu as brisé la malédiction." Dit-elle.
Mon esprit était en ébullition.
"Elle est réellement brisée alors ? Mais comment est-ce possible ? Je n'ai pas d'enfants." Lui dis-je.
J'avais des soupçons mais trop d'erreurs me rendaient prudent. Je n'assumerai pas ce qui n'est pas. Pas sans preuve concrète.
La sorcière me regardait d'un air incrédule.
"Tu connais la réponse à cette question, Alpha."
La seule femme avec qui j'étais récemment était Adèle.
Je pensais au sourire que la Sorcière Suprême m'avait donné quand elle semblait si sûre que je survivrais à ma malédiction et que je la reverrais.
Adèle pourrait-elle...
"Parle clairement !" grondai-je à la sorcière, me levant de ma chaise avec tant de force qu'elle faillit tomber à terre.
La sorcière a prononcé les mots qui me faisaient autant peur qu'ils faisaient battre mon cœur.
"Tu as un enfant. Un enfant avec la femme dont j'ai prophétisé."
Adèle.
Je passais les doigts dans mes cheveux, mon monde s'effondrant autour de moi.
"Adèle est enceinte pour moi ?" demandai-je même si je connaissais déjà la réponse à la question.
Je m'effondrais dans mon fauteuil, mes mains tremblantes. Après tout ce temps, Adèle était enceinte de moi. Et je lui avais fait tellement de mal qu'elle avait dû partir.
Elle était là-bas, seule et sans protection avec notre enfant. N'était-ce pas ironique que l'enfant que j'avais attendu si longtemps soit arrivé à ce moment-là ?
Adèle ne voulait plus être avec moi mais peu importe car maintenant que la malédiction était rompue et que j'avais une raison de vivre, je ferais tout pour la reconquérir.
"Libère la sorcière, Calvin", lui donnai-je comme instruction et j'entendis les pas précipités de la sorcière alors qu'elle quittait mon bureau.
Je levai les yeux vers mon Beta, le regardant pour la première fois ce matin et Calvin s'inclina bas.
"Je suis content que tu sois toujours en vie, Alpha."
Je n'aurais peut-être pas cru quelqu'un qui était destiné à hériter de mon statut d'Alpha à ma mort, mais je le croyais lui.
"Je suis aussi content" fermai-je les yeux. Dans ma tête, tout ce que je pouvais voir c'était Adèle, son sourire timide et ses yeux féroces.
"Je dois la retrouver." murmurai-je.
J'entendis le grincement du parquet et j'ouvris les yeux pour voir Calvin à mes côtés, un air déterminé sur le visage.
"Alors nous la trouverons, Alpha, et nous ramènerons à la maison et ton héritier".
Cependant, trouver Adèle était plus facile à dire qu'à faire. Elle avait disparu sans laisser de traces de ce cercle et il n'y avait aucun moyen que nous puissions la trouver.
Tous les groupes de recherche que j'ai envoyés sont revenus les mains vides et même mes meilleurs espions n'avaient rien pour moi.
Il n'y avait pas d'autres options à part celle que j'avais gardée pour la fin.
La Sorcière Suprême.
C'était son cercle d'où Adèle avait disparu de toute façon et aurait dû être le premier endroit que j'ai vérifié mais je n'avais aucune intention de devoir à cette sorcière plus que je ne lui devais déjà.
Maintenant je n'avais pas d'autre option.
Cette fois, j'ai voyagé avec une petite compagnie qui comprenait Calvin qui a carrément refusé de rester derrière cette fois.
Je ne pouvais pas l'arrêter parce qu'il avait fait le vœu de trouver Adèle avec moi mais nous avions décidé que nous ne serions pas loin de la meute plus d'un mois pour éviter que la meute tombe dans la discorde.
La Sorcière Suprême était très heureuse et pas du tout surprise de me revoir sur son territoire.
"Cela fait du bien au cœur de te revoir si tôt, Alpha."
Avec le large sourire sur ses lèvres, j'étais presque sûr que la sorcière savait tout de la grossesse d'Adèle mais elle maintenait une atmosphère décontractée autour d'elle.
Je serrais les dents. Elle allait me faire supplier pour ça.
"J'ai besoin de ton aide." dis-je finalement.
Son sourire ne fit que s'élargir, sa voix insupportablement suffisante.
"N'as-tu pas toujours besoin de mon aide?"
Je la fixai du regard, ma colère finissant par percer le masque agréable que j'avais essayé de porter.
"Tu me dois. J'ai perdu ma femme à cause de ton cercle de sorcières."
Elle haussa un sourcil en croisant les bras.
"Un cercle destiné à te servir."
A ses mots, je montrai les dents. C'était elle qui avait insisté pour le maintenir et maintenant, elle essayait simplement de se faire dure pour que je cède à ses demandes.
"Un cercle que j'ai demandé à plusieurs reprises de dissoudre, mais que tu as refusé." Je lui rappelai.
Le sourire de la sorcière se transforma en grimace avant qu'elle ne réponde à contrecoeur.
"Que veux-tu ?"
"J'ai besoin d'elle. Envoie-moi à travers le cercle jusqu'à elle."
La Grande Sorcière leva les yeux au ciel à ma demande avant de répondre avec désinvolture.
"Tu ne peux pas passer par l'ancien cercle sans le sang de la fille du Roi Alpha et même si tu l'avais, tu ne pourrais passer à moins qu'il ne manque à sa fille. Il ne manquera plus à la fille qu'il a déjà."
J'avais longuement réfléchi avant de venir ici.
Si un cercle avait pu être créé pour retrouver le Roi Alpha, alors pourquoi un autre ne pourrait-il pas être créé pour retrouver Adèle ?
J'expliquai mon plan à la sorcière.
"Alors, crée-en un pour moi. Un sort de désir de coeur pour que je la retrouve."
Ma voix intérieure me rappelait qu'Adèle et moi nous n'étions pas séparés en bons termes. Quelqu'un qui avait été si répulsé par mon toucher pourrait-il même me manquer?
La sorcière a ri d'un amusement sombre comme si elle pouvait voir l'incertitude sur mon visage avant de faire un commentaire à sec.
"Elle s'est échappée de toi avec tant d'enthousiasme, tu penses vraiment qu'elle te manquera?"
J'ai grogné à la Sorcière Suprême.
"Fais juste ce foutu sort."
Et elle le fit. Je l'ai regardée jeter tout le sort puis l'attente a commencé.
L'attente que le cercle s'illumine pour que je puisse activer le cercle et voyager jusqu'à Adèle.
Mais Adèle ne m'a pas manqué. Une semaine a passé. Puis une autre. Et une autre encore.
Jusqu'à ce qu'un mois se soit écoulé et que le cercle ne s'illumine pas.
Je ne pouvais pas bien dormir dans cet endroit car le parfum d'Adèle n'y était pas, la Sorcière avait fait nettoyer son ancienne chambre il y a des mois.
Donc, alors que je restais éveillé seul la nuit, je me demandais où elle était et comment je pouvais être le seul torturé par la pensée d'elle.
Son parfum, son sourire, ses baisers, ses rires et ses gémissements.
N'a-t-elle pas vraiment pensé à moi une seule fois alors que je ne pouvais même pas penser à mes responsabilités en tant qu'Alpha avec elle loin de moi?
Quand cela fait un mois et une semaine de silence radio, Calvin s'est approché de moi.
"Alpha, nous devons revenir à notre meute."
Nous étions restés trop longtemps.
Mais je ne pouvais pas partir. Pas sans elle.
"Elle porte mon enfant, Calvin, elle pourrait être en danger. Comment pourrais-je simplement rentrer à la maison ?"
Je me suis détourné de lui et suis allé dans la cour pour regarder le cercle à nouveau.
"Adèle," j'ai touché les limites du cercle, mon cœur lourd de chagrin. "Ne me manques-tu pas, même un peu ? Étais-je si terrible envers toi ?"
Je ferais mieux la prochaine fois. J'ai fermé mes yeux en souhaitant à la Déesse juste une autre chance de l'aimer comme elle méritait d'être aimée.
Quand j'ai ouvert les yeux, le cercle était illuminé et j'étais si choqué que je n'arrivais toujours pas à croire mes yeux.
Le cercle était illuminé. Adèle me manquait.
Je me suis redressé et avec une touche de ma griffe, j'ai déchiré ma peau pour que le sang tombe sur la limite du cercle avant d'y entrer.
La magie m'a soulevé et quand j'ai atterri, j'étais dans un désert au milieu de nulle part avec du sable qui s'élevait dans l'air.
J'aurais été désorienté si ce n'était pour le fait que je pouvais sentir l'odeur d'Adèle dans l'air. Je reconnaîtrais son odeur n'importe où, ayant dormi avec pendant des mois.
L'odeur m'a conduit à une chaumière dissimulée par le glamour que mes yeux d'Alpha voyaient clairement.
J'ai levé la main vers la porte, mon cœur battait la chamade.
J'ai frappé à la porte une fois.
La porte s'est ouverte et là, elle était.
Adèle était encore plus belle que dans les rêves qui me hantaient avec ses longs cheveux épais brun qui tombaient jusqu'à ses cuisses, ses yeux couleur chocolat fondu si envoûtants que j'étais perdu et son ventre de bébé s'accordant si bien avec sa silhouette pulpeuse que j'en suis resté sans voix pendant plus de quelques secondes.
Elle s'est figée en me voyant à la porte, le sourire disparaissant de son visage lorsqu’elle a vu que je n'étais pas celui qu'elle attendait.
"Adèle." Je me suis avancé vers elle.
Son visage est devenu vide, sans aucune trace de reconnaissance dans ses yeux.
"Je crains que vous n'ayez fait erreur." Dit-elle.
Puis, elle claqua la porte à mon visage.