Emilie pouvait sentir plus de sang suinter de sa blessure et à travers ses doigts, pourtant tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de fixer ses yeux noisettes. Elle était prise. Prise sous son charme et elle ne pouvait pas s'échapper. C'est si elle le voulait même.
"Emilie," Il s'est rapproché d'elle et elle a retenu son souffle, submergée par sa proximité. "Je ne pense pas pouvoir m'éloigner davantage de toi."
Alors ne le fait pas, elle voulait dire, mais elle n'avait pas à le faire puisqu'il pouvait l'entendre. Ses joues rougissaient et elle baissa les yeux rapidement. Tout ce temps, il avait pu entendre ce qu'elle pensait. Elle s'est sentie trahie à nouveau.
Dieu! Elle était tellement confuse. Que devait-elle faire de cet homme?
"Fais ce que tu veux. Si tu veux me punir alors fais-le, et si tu veux m'avoir alors je suis tout à toi." Dit-il.
Elle voulait faire les deux. Les lèvres d'Amandin se courbèrent en sourire et Emilie cria sachant qu'il pouvait l'entendre. Maintenant ses joues brûlaient douloureusement.
Amandin posa sa main sur sa joue, sa peau froide rafraîchissant son visage brûlant. "Ca va mieux ?"
Emilie, embarrassée, repoussa sa main avec sa main ensanglantée, ce qui lui rappela qu'il avait saigné.
"Ta blessure."
"Elle est déjà guérie." Il la rassura en retroussant sa manche et en lui montrant une peau claire sans même une petite cicatrice. Emilie regarda stupéfaite son bras où il y avait juste eu une profonde blessure mais elle ne se donna pas la peine de demander comment. S'il y avait des démons et que l'un d'eux se tenait juste devant elle, tout était possible.
"Tu m'as fait m'inquiéter pour rien." Elle renifla.
Amandin rit, amusé. Le son de son rire lui faisait toujours ressentir une certaine émotion.
"Ramène-moi à la maison maintenant." Elle ordonna en croisant ses bras sur sa poitrine.
"Comme tu voudras, Ma Dame. Mais alors tu devras me faire un câlin." Il ouvrit ses bras, trouvant du plaisir dans la situation où il la mettait.
En roulant des yeux, Emilie se dirigea dans ses bras.
"Arrête de prendre plaisir à ça et fais-le vite."
"Comment ne pourrais-je pas y prendre plaisir?" Dit-il en enroulant ses bras autour d'elle et en la rapprochant de lui.
Dès leur arrivée, elle lui donnerait un coup là où le soleil ne brille jamais.
"Je peux t'entendre." Il lui rappela avant de les téléporter de nouveau dans sa chambre.
Comme d'habitude, Emilie le repoussa dès leur arrivée mais cette fois-ci, il ne se laissa pas repousser. Au lieu de cela, il la tenait fermement.
"Que fais-tu?" Elle a utilisé sa voix d'autorité mais cela ne l'a pas effrayé.
"Emilie." Elle maudit intérieurement en détestant comment son corps réagit au son de son nom sur sa langue.
"Tu ne m'as toujours pas dit. Veux-tu me punir ou m'avoir ?"
"Pourquoi pas les deux?" Elle s'est exclamée.
Dieu! Est-ce que cela a glissé hors de sa bouche?
"Ça me va." Dit-il simplement.
"Je...Je…" Pourquoi bégayait-elle ?
Elle était Emilie, une princesse confiante, une femme forte, une générale intelligente et une guerrière respectée. Pourquoi se comportait-elle comme une petite fille autour de cet homme?
"Je t'attendrai alors."
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Emilie admirait le coucher du soleil à l'horizon, apportant une explosion de couleurs riches qui s'étendaient sur tout le ciel. Les oranges, les bleus, les cramoisis et les pourpres se mêlaient comme une œuvre d'art de toute beauté, créant une toile à couper le souffle.
Autrefois, elle avait été comme ces couleurs. Chaleureuse, vibrante, vivante et pleine de passion. Elle avait été une personne qui vivait sa vie selon ses propres termes. Elle était forte, confiante et aventureuse. Mais ces derniers temps, elle n'était rien d'autre que confuse et effrayée. Même sa sœur Justine l'avait remarqué.
"Tu ne veux pas l'épouser. Pourquoi fais-tu ça ?" Justine lui avait demandé.
"Alberto attend que je choisisse quelqu'un," lui avait rappelé Emilie.
"Et depuis quand laisses-tu notre frère décider des choses pour toi, ou pour qui que ce soit d'ailleurs ?"
Emilie soupira. "Je vieillis," ricana-t-elle.
"Et depuis quand te soucies-tu des règles de la société ? Allons, où est ma sœur rebelle qui faisait ce qu'elle voulait ?"
"Je croyais que tu la détestais," s'étonna Emilie.
"Je la détestais, mais maintenant elle me manque." Justine sourit. "Je ne veux pas que tu arrêtes de faire ce que ton cœur te dit, comme tu le faisais autrefois. Je veux que tu sois heureuse."
Et la voilà après avoir fait ce que lui dictait son cœur. Admettant qu'elle désirait Amandin. Qu'est-ce que cela allait entraîner ?
Si Emilie avait rencontré Amandin avant d'avoir le cœur brisé, elle n'aurait probablement pas pris en compte qu'il était un démon ou que son frère s'opposait à leur relation. Elle aurait suivi son cœur et lui aurait dit droit dans les yeux qu'elle l'aimait. Comme elle l'avait fait avec Faust.
Mais maintenant, après avoir connu la douleur de ne pas pouvoir être avec la personne qu'on aime, elle était devenue moins audacieuse. Elle craignait pour son cœur, qui battait de manière erratique dans sa poitrine pendant qu'elle attendait Amandin.
Emilie regarda par la fenêtre. Le soleil s'était complètement couché et le ciel était devenu noir. Emilie avait menti à ses servantes en leur disant qu'elle allait se coucher et ne voulait pas être dérangée. Une fois seule, elle s'était habillée avec soin, avait peigné ses cheveux et maquillé ses lèvres tandis que son estomac était agité par la nervosité. Pour finir, elle s'était parfumée d'huiles parfumées et de parfum avant d'éteindre quelques bougies et d'attendre anxieusement dans sa chambre faiblement éclairée.
Emilie s'était questionnée sur sa folie des millions de fois. Même si elle redevenait intrépide, elle ne devrait pas inviter un démon dans sa chambre la nuit. Que comptait-elle faire avec lui ? Qu'est-ce qu'elle avait fait ?!
Mais dès qu'elle se souvenait de ses caresses, de son baiser et surtout de ses mots, sa peur se transformait en désir. Elle avait déjà hâte d'être dans ses bras. Même si c'était interdit pour une jeune fille comme elle.
Après un certain temps d'attente, elle prit un roman pour passer le temps. Allongée sur son lit, elle commença à lire, mais elle commença rapidement à se fatiguer et Amandin n'était toujours pas là. Avait-il oublié à propos d'elle ? Ou la faisait-il attendre sciemment ?
Si il ne venait pas ce soir, elle ne le reverrait plus jamais. Elle ne voulait pas d'une personne qui jouait avec ses sentiments.
Agacée et frustrée, Emilie retourna à la lecture de son livre. Pendant un moment, elle fit de son mieux pour ne pas s'endormir, mais finit par abandonner et décida de faire une sieste.
Ajustant son oreiller, elle posa sa tête dessus avant de fermer les yeux. Juste avant de sombrer dans un sommeil profond, elle sentit des doigts froids caresser sa joue. Amandin.
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À suivre!