Assise devant le miroir, une femme de chambre me coiffait.
"Vos cheveux sont tellement beaux", dit-elle en souriant.
Oui, mais malheureusement, je n'étais pas blonde et mon mari avait l'air d'aimer les blondes.
"Merci", lui répondis-je en souriant.
"Milady, voulez-vous cette robe ou celle-ci ?" dit-elle en me tendant deux nouvelles robes une fois qu'elle eut fini de me coiffer.
"Aucune d'entre elles. Choisissez-moi une très belle robe", ordonnai-je.
J'allais faire regretter à Faust ce qu'il eut fait. Je le rendrais insomniaque comme il me rendit insomniaque. Je voulais même le faire pleurer, car même si je ne voulais pas me l'avouer, j'eus un peu pleuré la nuit dernière.
Oh, comme il me fallait absolument Daniele et Carla maintenant.
La servante me choisit une robe couleur pêche qui allait parfaitement à la couleur de mes cheveux et de ma peau. Je mis de couleur sur mes lèvres et du parfum, puis je lâchai mes cheveux en me regardant dans le miroir.
Maintenant, il me voudrait, mais je ne me laisserais pas faire si facilement.
Enfin, je mis mes chaussures et je sortis de la pièce à grandes enjambées.
Au fur et à mesure que je marchais dans le long hall, je commençai à perdre confiance en moi. Et s'il ne voulait même pas de moi ? Il pouvait toujours avoir une autre femme. Je serais toujours la perdante.
Voilà les moments où je détestais être une femme. Lorsque j'approchai de la salle à manger, mon cœur battit si fort dans ma poitrine. Je savais que Faust attendait là, et j'étais à la fois en colère et nerveuse, peut-être plus en colère que nerveuse.
J'ouvris lentement la porte et j'entrai. Faust était assis à la table et il me fixa lorsque j'entrai dans la pièce. Pendant un instant, j'eus le souffle coupé lorsque ses yeux rencontrèrent les miens, mais je me rappelai rapidement à quel point j'étais en colère et blessée. Je tentai d'étouffer ma colère. Il était important de me contrôler si je voulais gagner cette guerre.
"Est-ce que tu veux t'asseoir ?" demanda-t-il en faisant un geste vers le siège à côté de lui.
Sans rien dire, je me rendis à la table et je m'y installai tout en évitant de croiser son regard.
"Tu as passé une bonne nuit de sommeil ?" me demanda-t-il. Bien sûr que non, mais je fus sûre que ce fut le cas pour lui.
"Oui, en effet, Votre Altesse", répondis-je d'un ton plat. Il me regarda, surpris.
"Tu ne veux pas me demander ?"
"As-tu bien dormi, Votre Altesse ?" lui demandai-je en reprenant le même ton. Il gloussa.
"Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ne me demandes-tu pas pourquoi je ne suis pas venu hier soir ?"
"Je n'ai pas le droit de le demander, Votre Altesse." Il fronça les sourcils et me regarda, confus.
"Mariette ?" dit-il d'une voix ferme, mais douce qui me fit frissonner. Je résistai à l'envie de lever la tête et de croiser son regard.
"Regarde-moi", demanda-t-il. Pas question de faire ça. Ses yeux étaient ma faiblesse et je ne voulus pas lui montrer ma faiblesse maintenant.
Comme je ne lui obéissais pas, il me prit le menton et me souleva légèrement la tête.
"Regarde-moi, Mariette." Il l'eut dit encore plus doucement cette fois-ci. Je ne pus m'empêcher de lever la tête et de le regarder dans les yeux.
"Quelque chose ne va pas ?" demanda-t-il.
"Non, Votre Altesse."
"Ne m'appelle pas comme ça", dit-il d'un ton légèrement irrité. Très bien. Il devrait être bien plus que cela.
"D'accord", ce fut tout ce que je disais. Il soupira.
"Tu as l'air d'être d'une humeur massacrante par rapport à ta tenue vestimentaire", déclara-t-il alors que ses yeux descendaient le long de mon visage jusqu'à ma poitrine. Son regard était comme un fer chaud sur ma peau.
"Je n'ai pas faim, excuse-moi." Je me levai, prête à m'éloigner de lui pour le mettre en colère, mais avant que je n'eus le temps de bouger, il m'attrapa par le bras et me tira contre la table, me coinçant entre lui et la table.
"Tu te moques de moi, chère épouse ? Tu t'habilles si bien et tu sens si bon, mais tu prends la fuite."
"Je ne m'enfuis pas, je n'ai pas faim, c'est tout." Je répondis en essayant d'avoir l'air innocente. Ses yeux se firent plus sombres.
"Mais moi si", répondit-il lentement, en se penchant plus près.
Il plaça chaque main de chaque côté de mon corps pour que je ne puisse pas m'échapper, puis il posa sa tête sur le côté de mon cou. Je sentis son souffle chaud sur ma peau.
"Je ne peux pas..." soupira-t-il lourdement alors que ses lèvres frôlèrent ma peau. Je penchai la tête en arrière, voulant qu'il embrasse chaque centimètre de ma peau.
Il se pencha encore plus près, serrant son corps contre le mien tandis que ses lèvres se déplaçaient vers ma mâchoire jusqu'à ce qu'elles frôlent les miennes. Un doux frôlement qui me fit recroqueviller les orteils.
"Tu devrais m'arrêter", souffla-t-il avant d'écraser ses lèvres sur les miennes.
Oui, je devrais l'arrêter. Pourquoi est-ce que je l'embrassai ? Comment pouvait-il m'embrasser avec ces lèvres qui eurent embrassé une autre femme la nuit dernière ? Rien que d'y penser, je me sentis en colère et je lui mordis la lèvre.
Il se dégagea avec un sifflement et approcha ses doigts de sa lèvre. Il saignait. Il essuya le sang avec son pouce et se lécha les lèvres.
Je n'avais pas l'intention de le mordre aussi fort, alors je fus d'abord choquée, mais ensuite je me rendis compte qu'il le méritait.
Maintenant, vas-y, mets-toi en colère. Mais il se contenta de me regarder fixement.
"Je suis désolée, Votre Altesse", ajoutai-je pour le mettre en colère. Il se rapprocha, ses yeux ne quittant pas les miens, puis il traça mes lèvres avec son pouce.
"Tu as un peu de sang là", déclara-t-il.
Quoi ? J'eus l'impression qu'il se moquait de moi, alors je décidai de lui dire directement d'aller au diable ou de retourner avec cette blonde, mais je n'eus pas le choix...
que d'être interrompue par un coup frappé à la porte.
Urbain entra peu après et lorsqu'il nous vit si proche l'un de l'autre. "Je peux revenir plus", et il se retourna rapidement.
"Qu'est-ce qu'il y a Urbain ?" lui demanda Faust, toujours debout comme il l'était, m'emprisonnant à la fois avec son corps et son regard. Urbain se retourna lentement, mais garda le regard baissé.
"La princesse Emilie est en train de vous attendre dans le jardin", dit-il. Emilie ? Pourquoi l'attendait-elle ?
"Dis-lui que je suis en route", ajouta Faust. Urbain s'inclina et partit.
"Que veut-elle ?" lui demandai-je.
"Je croyais que tu n'étais pas concernée ?" il sourit.
"Suis-moi si tu veux savoir."
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À suivre !