Chapter 53
1729mots
2023-06-21 00:01
Arrivé devant la porte de la chambre d'Ethan, j'ai cogné et j'ai senti qu'il venait pour m'ouvrir. Alors les battements de mon cœur se sont automatiquement mis à accélérer, et je me suis demandé comment j'allais supporter tout cela durant les une ou deux heures qui suivront.
Aussitôt m'a-t-il ouvert la porte qu'il a attrapé mon poignet. Cependant, plutôt que de me tirer à l'intérieur, il s'est plutôt avancé et a refermé précipitamment la porte derrière lui. Ensuite, il s'est précipité en m'entraînant avec lui.
"H... Hé... qu'y a-t-il ?" ai-je demandé aussitôt sous le choc, l'air surpris, alors qu'il courait en me traînant avec lui dans le couloir.

"Chut… suis-moi simplement", a-t-il répliqué.
"Lâche ma main ! Où diable es-tu en train de me traîner ?" ai-je questionné en me tortillant et en tirant ma main vers l'arrière.
"Oh, calme-toi…" a-t-il soupiré en s'arrêtant. "Nous allons regarder le match de volley-ball. Viens vite, peut-être que le match a déjà commencé."
"L... le match de volley-ball ?! Mais, tu m'as plutôt dit de venir pour que tu d... dessines mes yeux", ai-je rappelé en dégageant mes mains de son emprise.
"Évidemment, mais je viens tout juste d'apprendre ce soir qu'un match de volley-ball est prévu pour aujourd'hui. Surtout ne t'en fais pas, nous reviendrons aussitôt que le match aura fini et alors, je te dessinerai les yeux."
"Hors de question ! Je veux que tu les dessines tout de suite ou je vais repartir", ai-je déclaré.

Après avoir ri, il m'a demandé : "Pourquoi ? Cela te plait-il à ce point de me regarder dans les yeux ?"
"Pas du t... tout ! Je n'avais même pas l'intention de venir. Et sache que je ne compte pas te suivre pour regarder un quelconque match", ai-je refusé.
"Mais pour quelle raison ?" m'a-t-il demandé.
"Cela ne me plait pas", ai-je répliqué.

"Pourtant, ce sera amusant. As-tu une fois regardé un match de volley-ball ?" a-t-il demandé.
"Pas encore... m... mais je n'ai pas envie de le regarder avec toi", lui ai-je craché d'un ton dur.
"Cela ne prendra qu'une heure, Nate. Déjà à dix-neuf heures, nous serons de retour", a-t-il dit. "Dis-toi simplement que cela fait partie de ton défi de me prouver que tu ne ressens rien pour moi."
"J'ai des travaux dont il faudra que je m'occupe une fois que tu auras fini de dessiner mes yeux s... stupides", lui ai-je précisé.
Ses sourcils se sont instantanément plissés et il m'a foudroyé d'un regard sombre. Voyant son regard, je me suis senti tellement nerveux. Alors, après avoir fait quelques pas en avant, il m'a demandé : "Qu'as-tu dit à l'instant ? Des yeux stupides ??"
"E... Ethan ! Arrête !" ai-je dit en tendant les mains devant moi en signe de défense.
"Si tu oses encore traiter ces magnifiques yeux bleu bébé de stupides, je fermerai ta jolie bouche d'un baiser", m'a-t-il craché en fixant profondément mes lèvres. J'ai aussitôt ressenti des picotements dans mon ventre et mon cœur s'est mis à battre plus vite. J'étais resté bouche bée. Alors, il s'est empressé de saisir mes mains, puis s'est mis à descendre les marches avec moi.
"Pourquoi rougis-tu ?" m'a-t-il demandé en inclinant la tête pendant que nous descendions les escaliers.
"Je ne rougis pas !" ai-je refusé en me plaignant.
"En es-tu certain ? Veux-tu que je t'apporte un miroir ?" a-t-il demandé en haussant un sourcil, un sourire sur ses lèvres. "Regarde, le bout de ton oreille est tellement rouge !", a-t-il dit en tendant sa main inoccupée pour toucher mon oreille. Je me suis dépêché de repousser sa main.
Après avoir secoué la tête puis gloussé à nouveau, il a dit : "D'accord, allons plutôt sur le terrain et regarder le match au lieu de nous chamailler. Je me demande même si tu sais là où se trouve le terrain de volley."
"Je... je connais le terrain de basket", lui ai-je dit.
"Je ne parle pas du terrain de basket, mais plutôt celui du volley-ball", a-t-il gloussé.
"Je ne l'ai encore jamais vu. Rien ne m'avait obligé à y aller", ai-je répliqué.
Il a ri en disant : "Grace a dit que tu ignorais même qu'il y a une piscine dans notre école. Et si on y allait nager samedi. Je n'ai pas l'intention d'aller à la maison cette semaine."
"Que dis-tu ?! Pour quelle raison ne veux-tu pas rentrer chez toi ?" lui ai-je demandé.
"J'ai déjà l'habitude d'aller chez moi chaque semaine. Alors, j'ai décidé de ne pas y aller cette semaine", a-t-il dit en haussant les épaules.
"Je ne compte pas aller à la piscine avec toi ! Il n... n'en est pas question !" me suis-je plaint, et il a éclaté rire.
"De quoi ris-tu ?" lui ai-je demandé avec colère, et il s'est juste mis à rire encore plus fort en secouant la tête.
"Quelqu'un t'a-t-il dit à quel point tu es mignon ?" a-t-il demandé.
"E... Ethan... a... arrête maintenant ! Si j'ai accepté de te p... prouver que je ne ressens rien pour toi, cela ne te donne pas le droit de me dire de pareilles choses", lui ai-je fait comprendre.
"Je t'ai simplement dit la vérité. Et puis Nate, il faut que je fasse tout possible pour que tu tombes amoureux de moi puisque tu m'attires beaucoup", a-t-il avoué.
"Je ne r... ressens rien pour toi ! Je ne suis pas gay ! A... alors, ce serait une erreur de perdre ton temps avec moi", lui ai-je balancé.
"Je ne vois pas cela comme une perte de temps", a-t-il répliqué, et cette fois, d'un ton sérieux. Il s'est aussitôt arrêté et m'a fait face en disant : "Je ne peux pas te lâcher si vite. Tu es la première personne pour qui je ressens ces choses étranges et folles. Je n'ai donc pas l'intention de te quitter, Michael !" a-t-il conclu en me fixant intensément dans les yeux.
Cela m'a donné la chair de poule sur mes bras, et j'ai, à nouveau, commencé à sentir cette chose étrange dans mon estomac. Pour quelle raison me sentais-je comme cela ? Se pourrait-il que j'imagine Alex en train de me dire qu'il ne me quittera pas ?
J'avais mes lèvres qui tremblotaient lorsque les souvenirs de mon frère ont refait surface dans mon esprit. Il m'avait assuré qu'il serait toujours avec moi et qu'il me protégerait, mais il m'a quitté. J'en avais eu aussitôt les yeux embués.
"Menteur !" me suis-je moqué d'Ethan. J'ai ensuite tenté d'enlever ma main de son emprise, mais j'ignorais pour quelle raison il a, cette fois, desserré lui-même son emprise.
"Hé... es-tu en train de pleurer ?" m'a-t-il demandé dans un murmure. Et en même temps, il m'a pris dans son étreinte et je me suis laissé faire. J'ai gémi alors qu'il me serrait dans ses bras. "Hé... qu'y a-t-il ? T'ai-je blessé avec mes propos ?" m'a-t-il demandé, très inquiet.
C'était alors à ce moment que je me suis rendu compte que je me trouvais dans son étreinte, debout au milieu de l'école. Quand bien même, personne ne se trouvait là en ce moment, je me suis vite dégagé de lui. "L... les souvenirs d'A... Alex venaient juste de revenir dans ma tête. D... désolé", lui ai-je expliqué en me dépêchant de sécher mes larmes.
Il a déplacé de façon inconfortable son poids sur ses jambes, puis a passé ses mains dans ses cheveux comme s'il était frustré. Il a laissé alors échapper un soupir et a dit : "D'accord, si tu peux seulement me voir comme ton frère, ça va. Regarde-moi sim... simplement comme un frère. Ce qui compte pour moi, c'est d'être proche de toi et apprendre à mieux te connaître. Laisse-moi juste passer du temps avec toi et rester près de toi. Je t'aime à la folie", a-t-il dit en tirant de nouveau sur ses cheveux.
Je l'ai alors regardé fixement sans avoir la moindre idée de ce que je devais lui dire. Je lisais une telle sincérité en lui, mais je ne pouvais pas croire ses mots. Quelle raison aurait-il de m'aimer à la folie ?
"Jamais, je ne tenterai quoi que ce soit contre toi Mi... Nate. Tu peux me faire confiance. Acceptes-tu juste de me laisser être près de toi ?" a-t-il demandé. Mon cœur battait à un rythme fou. J'aurais été plus qu'heureux de dire "Oui" s'il n'avait pas eu de tels sentiments à mon égard.
Disons que j'avais quand même envie de dire "Oui". J'avais confiance en lui. Mais qu'est-ce qui m'empêchait de le laisser être près de moi ? Si je n'avais pas de tels sentiments pour lui, alors qu'avais-je à avoir peur ? Il finirait par se lasser et arrêterait cette façon d'être avec moi.
Et si jamais il n'arrivait plus à se contrôler et me faisait quelque chose ? Déjà au théâtre, il avait failli m'embrasser mais s'est arrêté lorsque j'ai appelé son nom. Par conséquent, j'ai supposé que je pouvais l'arrêter, n'est-ce pas ?
"Ethan... d'a... d'accord ! Soyons amis ! Bien sûr... nous... nous pouvons être amis. Cependant, vas-tu ce... cesser avec tout ceci et passer à autre chose si je prouve que j... je ne ressens rien pour toi ?" lui ai-je demandé.
Il a acquiescé puis a demandé avec un regard plein d'espoir : "Ouais... peux-tu m'accorder un délai de deux semaines ?"
Je me suis mordu les lèvres alors que je réfléchissais à cela. Deux semaines a-t-il dit ?? Je trouvais cela un peu trop long. Mais euh... c'est d'accord. Aucune chance que je tombe amoureux de lui, n'est-ce pas ?
"Entendu..." ai-je accepté en hochant la tête. "D... deux semaines. Et tu dois m'assurer que tu l... lâchera prise si je ne tombe pas amoureux de toi dans deux semaines."
"C'est promis !" a-t-il répondu immédiatement avec un sourire large. Je me suis aussitôt senti triste. Se pourrait-il que je lui brise le cœur en acceptant cela ? M'aimerait-il tant que ça ?
Tout d'un coup, j'ai tressailli lorsque j'ai entendu des applaudissements et des acclamations au loin.
"Oh ! Notre équipe vient certainement de monter sur le terrain. Allons-y… vite !" a-t-il dit en me prenant les mains. Il s'est alors remis à courir et je faisais de même, fixant son profil du coin de l'œil.
Qu'a-t-il trouvé de spécial en moi, ce garçon ?