Chapter 48
1408mots
2023-06-16 00:02
J'avais mes yeux sur les rangées de bureaux qui se trouvaient en face ce moi. J'étais debout devant la classe d'Histoire et je réfléchissais à quel bureau je devrais choisir pour m'asseoir avec Michael. Sur quel bureau aurait-il le plus aimé s'asseoir ?
À l'intérieur de la salle se trouvaient seulement trois filles et un garçon puisqu'il n'était que huit heures quarante-cinq minutes alors que le cours démarrait à neuf heures. J'étais pressé de le voir à tel point que je suis venu ici à l'avance en espérant qu'il vienne également tôt.
Mon intention était d'accompagner Grace et Michael prendre le petit-déjeuner, mais il y avait un entraînement supplémentaire aujourd'hui jusqu'à huit heures dix minutes. Lorsque je suis arrivé à la cantine à huit heures vingt-cinq minutes après avoir changé d'habit, Michael et Grace n'étaient plus là.

J'avais reçu un texto de Grace qui me disait que Michael avait pris la direction de la bibliothèque après le petit déjeuner afin de rendre un livre. Par conséquent, il devrait être ici présentement après l'avoir rendu. Mais il n'y était pas encore.
Il serait certainement en train de chercher un autre livre. Une seconde ! Serait-il capable de rater ce cours juste parce qu'il ne voudrait pas s'asseoir avec moi ? Faudrait-il que je me rende à la bibliothèque pour l'amener ici de force ?
Eh bien, je lui laisserai un texto.
J'ai alors attrapé mon téléphone de ma poche, puis je suis rentré dans le compte WhatsApp de Michael.
"Hé, j'espère que tu ne sautes pas la première heure. Ne pense plus à ce qui s'est passé hier. J'ai compris les choses et j'ai pris la décision de passer à autre chose. Je suis sincèrement navré pour hier."
Bon, ça ira ! J'ai alors cliqué sur envoyer, puis j'ai à nouveau reporté mon attention sur les rangées de bureaux.

Le bureau de la troisième rangée qui se trouvait non loin de la fenêtre était vide. Parfait ! Voilà le meilleur coin. Je ferai en sorte que Michael s'assoie à côté de la fenêtre. Rien de plus agréable que de regarder ses douces mèches châtaines bouger sous l'effet du vent doux qui soufflait.
Je suis alors allé vers le bureau puis j'ai posé les fesses sur le deuxième siège après avoir posé mon sac sur le siège près de la fenêtre. De l'intérieur, on pouvait voir notre vaste terrain de football, et comme je m'y attendais, il y avait un vent doux qui soufflait à l'intérieur.
J'ai passé une ou deux minutes assis là à juste regarder le sol, puis j'ai jeté un coup d'œil à mon compte WhatsApp. J'ai remarqué qu'il avait déjà lu mon texto et qu'il était en train de répondre.
Je n'ai alors pas tardé à recevoir une réponse de sa part.

"Je ne sèche pas les cours, et je suis ravi que tu aies compris. Merci !"
Alors que j'avais mes yeux posés sur l'écran du téléphone, j'ai souri puis je l'ai remis dans ma poche. Qu'il est très naïf !
Oh...! Pas Michael ! Il faut que je l'appelle Nate.
Nate, Nate, Nate, Nate, Nate, Nate, Nate...
Oh Michael venait d'arriver !
Oh merde ! Nate !
Lorsqu'il est entré dans la classe, il a tourné son regard dans ma direction et nos yeux se sont rencontrés pendant deux ou trois secondes avant qu'il ne s'empresse de détourner ses yeux. Il s'est alors dirigé dans ma direction, tout en maintenant son regard au sol.
"Hé Nate ! Ça me fait plaisir de te voir", ai-je dit aussitôt en souriant alors qu'il prenait place à côté de moi.
Confus, il a levé le regard vers moi, et comme je m'y attendais depuis le début, ses longs cheveux doux flottaient déjà sous l'effet du vent. On aurait dit un petit personnage d'anime confus en ce moment.
"Uhm... que s'est-il passé ?" ai-je demandé en feignant de ne rien savoir.
"R... rien..." a-t-il répliqué en secouant la tête et en la penchant en arrière. Ensuite, il a ouvert son sac et en a sorti sa note d'Histoire ainsi que son texte.
"Nate..." ai-je appelé.
"Uhm...?" a-t-il répondu en penchant à nouveau la tête avec confusion.
"Alors, tu n'as aucun problème avec moi, n'est-ce pas ? On peut être ami, ou bien...?" ai-je demandé.
"Uhm... bien sûr, je s... suppose", a-t-il répondu en hochant la tête.
"Merci Nate ! Oublions ce qui s'est passé hier et soyons amis", lui ai-je dit.
"Ahm... p... pour quelle raison m'appelles-tu Nate ?" m'a-t-il demandé.
"N'est pas de cette façon que tout le monde t'appelle ici ? Je pense qu'il serait aussi mieux que je t'appelle ainsi, surtout que je ne suis rien de spécial pour toi, ne penses-tu pas ?" ai-je demandé. Il était presque décontenancé.
"Ethan... je... je suis désolé..." a-t-il bégayé.
"Hé... tu n'as pas à t'excuser puisque tu n'as rien fait. Tout va bien entre nous. Je me suis simplement dit que je n'avais pas besoin d'avoir quelque chose de spécial avec toi. Je t'appellerai "Nate" comme Grace et Gavin. Soyons amis. Super !" ai-je rassuré.
"Uhm... d'accord... ouais. Ce serait m... mieux", a-t-il approuvé en hochant la tête.
Évidemment, ce serait définitivement mieux. Je n'ai pas envie d'être ton frère.
Après avoir penché son visage en arrière par la suite, il s'est mis à lire les questions que nous avions préparées la veille. Inutile de préciser que ce n'était pas du tout facile pour moi de rester assis sans le regarder. Je le regardais efficacement de côté et je lui jetais par moments des coups d'œil. Il a une fois incliné la tête et m'a rapidement jeté un coup d'œil pendant que je le regardais du coin de l'œil.
Lorsqu'il a à nouveau incliné la tête, j'ai également tourné le visage. "Uhmm... qu'y a-t-il, Nate ?" lui ai-je demandé.
"Rien !" a-t-il répondu en se retournant à la hâte.
Un moment plus tard, monsieur Jacob a fait son apparition dans la classe et a dit : "Eh bien chers élèves, aujourd'hui, nous allons parler des questions que vous avez préparées à partir du deuxième chapitre. Nous pouvons faire la rotation des tables. Chaque groupe lira deux de vos questions et si après avoir terminé un tour il vous reste des questions, nous pouvons faire un tour de plus et ainsi de suite. Cochez les questions que les autres groupes liront, pour ne plus avoir à les répéter", a-t-il déclaré. Nous avons tous hoché la tête et les deux filles sur le premier bureau près des portes ont commencé à lire leurs questions.
"Ethan..." a chuchoté Michael pendant que ceux du deuxième rang lisaient leurs questions.
"Uhmm..." ai-je répondu en inclinant la tête.
"Toi, lis les deux q... questions !" a-t-il murmuré.
"Non, tu vas lire une", lui ai-je chuchoté en retour. Je voulais qu'il affronte hardiment ses insécurités.
Il s'est alors mordu la lèvre inférieure, puis a dit : "J... je t'en prie !"
"Non...!"
Par la suite, il n'a plus rien dit. Lorsque notre tour est arrivé, j'ai lu une question en premier, puis c'était à son tour de lire. Il a doucement poussé mon bras, me demandant de lire une autre question, mais je n'ai pas ouvert ma bouche.
"Allez... faites vite ! Lisez encore une question", est intervenu monsieur Jacob.
Michael a été obligé de hocher la tête et de se mettre à lire : "N... nomme le p... père fondateur qui était le chef des f... fils de la Liberté !" Certains élèves qui se trouvaient autour de nous se sont mis à se moquer de son bégaiement tandis que la plupart des lycéens étaient préoccupés de crier leur réponse à cette question en premier, ce qui était apparemment 'Samuel Adams'.
Mais Michael semblait blessé par les quelques rires moqueurs qu'on lui lançait. À ce moment-là, j'ai eu envie de saisir ces quelques têtes, de les tordre et de les jeter hors de la classe à travers la fenêtre.
Au deuxième tour, monsieur Jacob a demandé à chaque groupe de lire une seule question et je m'en suis chargé. Michael avait l'air si peiné que je ne pouvais pas lui demander de lire.
À peine avons-nous entendu le son de la cloche qui indiquait la fin du cours, qu'il a attrapé ses livres et ses affaires et est sorti en trombe de la classe sans m'attendre.
Pas grave, je le verrai à présent à la pause déjeuner. Et ensuite, au cours des Arts.