Chapter 43
1627mots
2023-06-12 15:00
Point de vue d'Ethan
Pour la première fois de toute ma vie, j'ai senti que j'étais fou de jalousie.
Cela a été insupportable pour moi de voir Michael tout sensible avec cette fille, lui sourire et rougir. Il m'a rendu fou.

J'ai eu du mal à réaliser que j'avais envie à l'instant même de traîner Michael hors du laboratoire de chimie et de l'embrasser juste là, jusqu'à ce qu'il ait perdu son souffle.
Mais je ne l'ai pas fait. Par contre, j'ai marché jusqu'à atteindre une des fenêtres du laboratoire de physique, puis j'ai obtenu un manuel de laboratoire d'une des étudiantes qui se trouvaient à l'intérieur. J'ai rapidement mémorisé le protocole de l'expérience. Ensuite, je suis allé jusqu'aux portes du laboratoire de physique.
En effet, Monsieur Robert m'avait expulsé plus tôt du laboratoire pour ne pas avoir appris le protocole de l'expérience que nous allions réaliser aujourd'hui. Il a pris l'habitude tous les jours de poser des questions à des étudiants choisis au hasard et aujourd'hui, j'étais l'un de ces étudiants que le hasard a désigné. J'étais alors assez soulagé d'être mis à la porte.
"Monsieur Robert, j'ai mémorisé le protocole. Puis-je entrer ?" lui ai-je demandé, en restant debout à la porte.
"Quelle est la formule à utiliser pour trouver la résistivité du matériau du fil ?" m'a-t-il questionné.
"Ahmm...πr^2R/l", ai-je répondu. Puis, il m'a demandé la définition de la loi d'ohm. Après que j'ai bégayé la loi d'ohm, il m'a permis de rentrer.

J'ai rejoint une étudiante à une table et j'ai commencé à réaliser l'expérience avec elle. D'un air décontracté, elle a essayé d'entamer une conversation avec moi pendant que nous réalisions les protocoles, mais je n'avais aucune envie de parler. J'étais fou. Après un certain temps, elle a cessé de parler quand elle s'est rendue compte que je ne l'écoutais pas.
Après les deux heures de pratique au laboratoire, la cloche a sonné, pourtant je ressentais toujours de la colère et de la jalousie. J'étais furieux contre moi-même d'être jaloux d'un garçon. Je ne me suis jamais senti aussi possessif à l'égard d'une fille.
Alors que je sortais du laboratoire, Michael et la jeune étudiante qui était sa partenaire de travail au laboratoire sont sortis du laboratoire de chimie en discutant d'un air complice. Entre nos travaux pratiques de laboratoire de chimie et de physique, il y avait deux heures libres, une fois par semaine. La jeune fille semblait si heureuse tandis qu'elle souriait et riait avec Michael. Lui aussi souriait. La colère faisait bouillonner mon sang dans mes veines.
J'ai immédiatement surgi vers eux et j'ai saisi les mains de Michael. Ses regards se sont posés sur nos mains, puis ses yeux étaient écarquillés lorsqu'il les a relevés de nos mains. "Michael, allons-y. Ils nous attendront", ai-je lancé et je l'ai traîné ailleurs.

"Oh... hé... Ethan... où allez-vous les gars ?" m'a demandé la jeune étudiante, le sourire sur son visage avait soudain disparu.
"Nous sortons tous les deux avec nos amis", ai-je expliqué.
"Euh... vos amis…?? Ils sont renvoyés de l'école, n'est-ce pas ?" a-t-elle demandé. Je me sentais déjà agacé.
"Ce ne sont pas d'eux que je voulais parler. Mais je parlais d'autres amis. Michael, viens", ai-je répété et je l'ai encore traîné loin d'elle.
"A... attends Ethan !" A-t-il rétorqué en essayant de libérer ses mains de mon emprise. La jeune fille nous observait en fronçant les sourcils. "Au revoir Andrea, au prochain cours de chimie", lui a lancé Michael d'un air souriant.
"Ouais... hmm... au revoir. Nous nous reverrons demain, je suppose", a-t-elle suggéré en souriant maladroitement, tout en regardant nos doigts entrelacés. Je n'avais pas lâché ses mains. Je les serrais encore plus fort.
Je n'ai pas perdu un instant pour traîner Michael loin d'elle, me dirigeant ensuite vers le parking. Gavin m'avait envoyé un texto m'informant que Grace et elle nous attendraient au parking avec son autre ami Milan qui est un érudit. Milan nous accompagnera aussi au cinéma. En fait, c'est dans sa voiture que nous nous y rendrions.
"Quel p... problème as-tu Ethan ?" a ricané Michael en se tournant vers moi, tout en essayant de libérer ses mains.
"Quoi ?" ai-je rétorqué en me moquant de lui.
"Pourquoi retiens-tu mes mains ? Et les serres-tu si fort ? Tu me fais quasiment mal", a-t-il dit. J'ai alors immédiatement desserré mon emprise.
"Pourquoi te mets-tu en colère contre moi ?" a-t-il questionné. Sans rien lui répondre, j'ai simplement fait claquer ma langue sur mes joues.
"J'ai cru que t... tu t'intéressais à Andrea. D... donc ce n'est pas le cas ?" a-t-il alors conclu. Oh ainsi, il avait cru qu'il s'agissait de cela ?
"Je ne connaissais même pas le nom de cette fille", ai-je répondu.
"A... Alors... pour quelle raison es-tu en colère contre moi maintenant ? Et... et... pourquoi restais-tu planté là à me re... regarder ?" m'a-t-il interrogé avec un regard nerveux.
"Je ne te regardais pas ni ne faisais rien de ce genre", ai-je répondu et je lui ai laissé les mains libres. "Monsieur Robert m'a chassé du laboratoire parce que je n'ai pas étudié pas le protocole des recherches. C'est pourquoi je suis resté là. Alors, j'ai simplement cherché à regarder de loin l'expérience que vous étiez en train de réaliser, pour qu'elle me soit utile lors des prochains travaux pratiques de chimie."
"Oh... alors pourquoi n'as-tu pas pu aller voir les expériences de physique à travers la fenêtre ?" m'a-t-il interrogé.
"Ahmm... les expériences de chimie m'intéressent plus", ai-je répondu et j'ai accéléré mes pas. J'ai constaté le froncement de sourcils de l'œil de Michael situé de mon côté.
Nous n'avons eu aucun échange après cela jusqu'au moment où nous avons atteint le parking et rencontré Gavin, Grace et Milan. Ils se tenaient tous les trois devant une voiture bleue Hyundai Magna qui serait évidemment celle de Milan.
"Hey Ethan, Nate, montez les gars", a lancé Milan en nous souriant et en faisant le tour de la voiture jusqu'au niveau du siège du conducteur lorsque nous les avons rejoints. Il nous a souri largement et s'adressait à nous comme s'il nous connaissait depuis des années. En fait, j'ai à peine fait la connaissance de ce gars. Mais il est l'un des amis intimes de Gavin.
Avec un peu d'hésitation, Michael a esquissé un léger sourire hésitant à Milan, probablement parce qu'il venait à peine de rencontrer ce gars pour la première fois. Il se méfiait certainement de tout le monde.
Nous sommes très vite tous montés dans la voiture. Gavin s'était assis sur le siège passager avant et nous, les trois autres, sommes allés nous installer à l'arrière. Michael était coincé entre Grace et moi.
"Alors Ethan, que penses-tu de l'incident d'hier ?" s'est enquis Milan en sortant la voiture du parking.
"Je suppose que tout ce qui s'est passé est une bonne chose", ai-je répondu.
"Je me demande bien pour quelle raison tu t'accrochais à eux depuis si longtemps", s'est-il exclamé.
Je n'ai pas pu m'empêcher de pousser un soupir. J'en avais assez de répondre à cette même question que l'on m'a plusieurs fois posée, encore et encore. Et en fait, je n'y avais pas de réponse. Mais de toute façon, j'ai répondu par quelque chose du genre que j'étais coincé avec eux pendant tout ce temps et que j'avais trop peur de leur échapper.
Nous avons continué à discuter jusqu'à ce que nous parvenions au théâtre. Michael ne parlait que très peu. Il se sentait probablement gêné par son bégaiement. Et je percevais aussi sa grande nervosité. Il m'adressait de temps en temps un regard, puis détournait rapidement la tête et se mordait les lèvres pendant que je l'observais. Il se doutait certainement que je sois attiré par lui. Moi aussi, j'étais nerveux en me demandant ce qu'il penserait de moi.
Il ne me voyait sûrement pas comme cela. J'avais juste besoin d'attendre d'avoir un refus. Mais je ne pensais même pas à avouer.
Une fois parvenus au théâtre, Gavin et moi sommes allés acheter des billets pour nous tous. Michael, Grace et Milan se sont chargés des collations.
Je me suis rapproché de Michael et j'ai attrapé ses mains. Mais il les a rapidement éloignées et s'est écarté de moi. J'étais franchement contrarié.
Alors que nous progressions à la marche vers notre salle de théâtre, Michael évoluait à pas accélérés, entraînant Grace avec lui. J'ai vu Gavin regarder les mains entrelacées de Michael et Grace avec les sourcils froncés. Or, pour une raison que j'ignore, Grace et Michael ne me rendaient pas jaloux.
J'ai essayé de les rattraper tous les deux, afin de pouvoir m'asseoir à côté de Michael. Mais il rendait cela pratiquement impossible. Il s'est dirigé vers le siège à l'extrémité et s'y est assis. Grace s'est assise à côté de lui. Gavin m'a ensuite écarté et s'est rapidement assis à côté de Grace. Milan s'est lui aussi installé près d'eux alors que je me tenais là, ignorant que faire.
Enfin, Michael et moi étions situés aux extrêmes de la ligne que nous avions ainsi formée.
Je me suis affaissé sur la dernière chaise et j'ai poussé un soupir d'insatisfaction. J'ai ensuite incliné la tête et vu Michael installé très à son aise et adossé à son siège avec un air soulagé.
"Mec, quelque chose ne va pas ?" m'a interrogé Milan.
"Ce n'est rien..." ai-je prétendu en secouant la tête. Grace a alors incliné la tête et m'a jeté un regard. Elle s'est ensuite gratté le front en observant Michael. Elle réfléchissait probablement à ce qu'il fallait faire pour nous faire asseoir tous les deux. Il me paraissait évident qu'elle avait déjà compris que j'avais des sentiments pour Michael. Mais il n'y avait plus maintenant pratiquement aucun moyen de nous rapprocher.