Des coups à ma porte m'ont tiré de mon sommeil, avec Gavin qui gémissait sur son lit à moitié réveillé. J'ai alors ouvert mes yeux malgré moi puis j'ai tourné ma tête pour regarder le réveil. Seulement cinq heures cinquante, et qui pouvait bien venir cogner à notre porte si tôt ?
C'était à six heures trente minutes qu'on commençait l'entraînement et aujourd'hui n'était que mercredi, un jour où il n'y avait pas d'entraînement de football. C'étaient probablement les potes basketteurs de Gavin qui venaient le chercher pour s'entraîner.
"Gavin..." l'ai-je appelé.
"Putain, qui fait ce bruit ? Il faut cesser !" a-t-il dit dans un gémissement alors qu'il se tortillait sur son lit.
"Ce sont certainement tes potes. Va leur ouvrir la porte", me suis-je plains, énervé.
"Mes amis ?!" a-t-il grogné en s'asseyant sur son lit et en se frottant les yeux. À contre cœur, il a quitté timidement son lit et s'est dirigé vers la porte alors qu'il marmonnait quelque chose. Après avoir refermé mes yeux, j'ai remonté mes couvertures, mais les voix furieuses que j'ai commencé à entendre m'ont fait rapidement les baisser.
Ayant donc retiré mes couvertures, je me suis assis pour voir Tony et Kevin à la porte en train de se disputer avec Gavin. Les battements de mon cœur se sont aussitôt accélérés.
"Que voulez-vous pour venir si tôt le matin ?" s'est plaint Gavin.
"De quelle audace t'adresses-tu à nous sur ce ton ?" a grondé Tony en regardant Gavin d'un air intimidant.
"Pour qui vous prenez-vous ?" a questionné Gavin à travers un bâillement.
"Toi !" a claqué Tony en attrapant Gavin par le col, mais ce dernier a aussitôt dégagé ses mains en lui lançant un regard furieux. Alors que Kevin s'apprêtait à lui balancer un coup de poing, je me suis dépêché de sauter de mon lit et je me suis précipité vers eux.
"Dites-moi ce que vous faites ici tous les deux à l'heure-là !" suis-je intervenu.
"Cet idiot de Nate n'a pas traité le devoir comme nous le lui avons demandé hier. Nous allons d'abord trouver sa chambre et lui donner une bonne leçon. Désormais, il n'osera plus nous désobéir", a craché Tony.
"Je lui ai personnellement dit de ne pas le traiter", ai-je délibérément répliqué.
"Que dis-tu ?" a questionné Tony, les sourcils plissés. "Tu lui as dit de ne pas le faire !! Et pour quelle raison ?! Alors, tu pensais ce que tu as dit hier !"
"Bien sûr ! Tu ne peux pas l'obliger à te faire ton travail Tony. Si tu as des devoirs à soumettre, alors tu n'as qu'à les faire toi-même. Tu as des mains, alors utilise-les, tu ne crois pas ?" ai-je demandé.
Surpris et choqués, ils ont tous trois posé leurs yeux sur moi.
"Qu'as-tu dit à l'instant ?" a grondé Kevin avec surprise.
"N'as-tu pas entendu ? Il m'a plutôt semblé avoir été très audible dans mes propos", ai-je répliqué, les bras croisés.
"Es-tu vraiment conscient de ce que tu fais ?" m'a demandé Tony.
"Bien sûr... je sais clairement ce que je fais. Je vous fais comprendre que je ne peux plus vous suivre pour intimider Michael ou n'importe qui d'autre. Je démissionne ! Parce qu'on ne fait que faire du mal. Permettez-moi de vous dire ceci, nous ne sommes tous que des connards absolus pour ce que nous avons fait tout ce temps. Aucun de nous n'est meilleur que l'autre. Mais moi, j'ai envie de changer, et je veux que vous en fassiez autant. Gâcher la vie des autres ne nous permettra pas de faire nos choses et gagner de popularité à l'école", ai-je tenté de leur faire comprendre calmement sans me laisser emporter par ma colère. Mais je pouvais voir la mâchoire de Tony se serrer et je pouvais comprendre qu'il était enragé.
"Nous ne voyons pas en quoi ce que nous faisons est mal. Nous n'intimidons que ceux qui n'ont pas leur place ici. Surtout ce Michael. De quel droit nous parles-tu de la sorte à cause d'une personne stupide et sans valeur comme lui ?" a grondé Kevin.
"Stupide personne sans valeur ?" ai-je demandé en sentant la colère monter dans mes veines. "Dis-moi de quelle manière il est stupide et sans valeur ! Dis-moi ! Comparativement à vous, il est extrêmement brillant. Il est un artiste talentueux contrairement à vous qui ne pouvez même pas dessiner vos propres livres de disques. Vous ne valez absolument rien devant Michael", lui ai-je craché, exaspéré.
"Toi ! Comment oses-tu, Ethan ?! Comment peux-tu avoir l'audace de nous traiter de vauriens comparativement à ce nerd. Tu ne fais plus partie de notre équipe désormais !" a crié furieusement Tony.
"Merci beaucoup", lui ai-je répliqué sur un ton ironique. "De toute manière, j'étais fatigué de trainer avec des gens malades comme vous. Comment pouvez-vous avoir la conscience tranquille en ruinant la vie des autres ? Je suis incapable de vivre avec cette culpabilité comme vous le faites. Ma conscience ne peut pas accepter de savoir que j'ai physiquement et émotionnellement blessé beaucoup de gens pour ce qu'ils sont réellement. Je trouve cela affreux ! Je suis fatigué de garde ma bouche fermée tout ce temps. Je ne peux pas le refaire et je ne le ferai pas. Dites-le aussi à Amélia et Sofia. Tous, vous n'êtes que de sérieux malades qui aiment intimider les gens et détruire la vie des autres. Vous avez besoin d'un traitement. Pouvez-vous me dire la raison pour laquelle vous voulez ruiner autant la vie de Michael ? Que vous a-t-il fait à vous tous ? Êtes-vous conscients à quel point il a souffert ? Avez-vous au moins un cœur ?" ai-je craqué furieusement.
"Ethan... au contraire, c'est toi qui es malade et pas nous. Tu n'es qu'un putain de malade à présent ! Tu as attrapé la fièvre gay répugnante. J'ai du mal à croire que tu sois devenu gay pour lui. Tu sais, c'est plutôt toi qui dois te faire soigner. Je ne savais pas que tu étais un putain de pédé !" a grogné Kevin.
"Putain ! Comment puis-je imaginer que nous étions amis avec ce pédé !" a ajouté Tony.
"En réalité, c'est vous qui êtes les pédés ! Franchement parlant, je n'ai pas vu de pires pédés que vous. À présent, dégagez de notre chambre", a grondé Gavin, irrité.
"Ferme-la ! Espèce de mauviette ! Tu joues avec le feu en ce moment. Sais-tu ce que je suis capable de te faire ?" a questionné Tony, le regard tout en feu.
"Tu ne fais que des conneries Tony. Mais sache que tu n'arriveras à rien à la fin. Tu ne seras finalement qu'un perdant", lui ai-je craché.
"Il est déjà un putain de perdant", a appuyé Gavin.
"Ethan, tu payeras pour ça !" a menacé Kevin dans un grognement sourd tandis que Tony nous lançait des regards noirs à Gavin et moi. Ensuite, ils se sont retournés et sont partis, enragés.
"C'est ça... allez vous faire foutre !" leur a crié Gavin avant de claquer la porte de la chambre. Il m'a jeté un regard et a fait un sourire rayonnant en disant : "Qui peut le croire ! Mec, tu as fait du bon travail aujourd'hui", m'a-t-il félicité.
"Merci !" ai-je répondu avec un hochement de tête avant de me diriger vers mon lit, rampant dessus.
Gavin m'a suivi et s'est assis sur le bord de mon lit. "Jamais, je n'aurais imaginé que tu serais capable de leur tenir tête un jour. En réalité, je me disais plutôt que tu étais comme eux", a-t-il avoué.
"Pas toi seul, tout le monde le pense également. Mais à présent, il est temps de changer cette croyance. Sans te mentir, j'étais fatigué de trainer avec eux. Je les déteste", ai-je dit.
"Ethan, je les déteste énormément ! Je suis tellement content de ce que tu as fait tout à l'heure. Soyons à présent meilleurs amis", a dit Gavin en souriant d'une oreille à l'autre et en me tendant la main. Je l'ai alors serrée avec un sourire.
"Cependant, ce qui va se passer par la suite me rend inquiet. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils me feront", ai-je dit.
"Ils ne feront rien. Ne t'en fais pas pour ça ! Je suis avec toi", m'a-t-il rassuré en me tapotant l'épaule. Je me suis contenté de hocher la tête en me demandant s'ils feraient quelque chose à Michael. Comment réagirait Amélia lorsqu'elle apprendra ce qui venait de se produire ? Elle serait d'abord capable de manigancer quelque chose contre Michael.