Chapter 26
1335mots
2023-05-25 11:19
"Allez... ouvre la porte", a dit soudain un gaillard de l'autre côté de la porte. Ce n'était pas la voix d'Ethan. Ni celle de Kevin ni celle de Tony non plus. C'est la voix de quelqu'un d'autre. J'ai pris la serrure à contrecœur et ouvert la porte derrière laquelle sont apparus droit devant moi, tout souriants, quatre gars debout devant moi.
En considérant les regards qu'ils m'ont lancé, j'ai pu clairement en déduire qu'ils ne sont pas venus pour une discussion amicale ou pour une autre raison semblable. J'ai conclu qu'ils sont venus me harceler. Et ils sont tous physiquement costauds. J'ignore ce qu'il adviendra de moi.
"Nouvel étudiant ?" m'a interrogé l'un d'entre eux. J'ai confirmé sa supposition.

"Hmm... c'est toi qui bégaies, n'est-ce pas ?" a questionné un deuxième homme. J'ai à nouveau acquiescé.
"Pourquoi as-tu mis autant de temps pour ouvrir la porte ?" a interrogé l'homme qui se tenait à l'extrême gauche.
"Je... je regardais un f... film", ai-je répondu.
"Oh... je comprends", dit-il en hochant la tête. "Tu n'es pas allé suivre les cours aujourd'hui ?" questionna-t-il. J'ai alors répondu en secouant la tête pour dire 'non'.
"Tu es donc ici pour manquer les cours et regarder des films ?" a questionné le premier homme en haussant un sourcil. "C'est facile, n'est-ce pas ? Tu passes alors un séjour gratuit, en bénéficiant d'un Wi-Fi gratuit, et personne n'y prête attention."
"Non... c'est parce que je ne me sentais pas bien", ai-je répondu.

"C'est un excellent argument", a renchéri le dernier gaillard. "Tu ne te sentiras probablement pas bien un jour ou l'autre."
"Alors maintenant tu as du temps libre, n'est-ce pas ? Nous avons du travail. Mets ton ordinateur portable de côté et fais-le", a dit le gaillard du milieu en lançant un regard furtif vers ma chambre et en regardant mon ordinateur portable.
Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi cela m'arrive-t-il à moi ? Que vais-je faire à présent ?
"Toi et moi nous étudions tous les deux la Biologie. Et aujourd'hui, nous avons reçu un nouveau devoir. Il s'agit de faire un exposé sur différents types d'os... pas sur différents types d'articulations dans le corps humain avec un diagramme. Nous devons rendre cet exposé vendredi. Alors rédige une copie pour moi aussi", a dit nonchalamment le gaillard à gauche, comme si j'ai été désigné par son père pour faire tous ses devoirs. J'étais furieux.

"Pourquoi ne dis-tu rien ?" a questionné le plus grand et le plus musclé d'entre eux. "Quoi ? Tu n'as pas envie de le faire ? Tu aurais préféré être en train de regarder un film en ce moment ? Dans ce cas, nous devrions détruire ton ordinateur portable pour que tu n'aies plus à perdre du temps à regarder des films", a-t-il conclu en essayant d'entrer dans ma chambre. Non ! Je ne peux pas laisser détruire mon ordinateur portable.
"Je... je vais faire ce devoir", ai-je rapidement répondu en l'interrompant.
"Bien", a-t-il marmonné avant de reculer.
"Toi et moi, nous étudions la chimie", a dit le gars à gauche. "Si ce nommé Allen donne des devoirs stupides, alors il faudra que tu les fasses à ma place. J'ai accepté en essayant de garder mon calme. Je ne voulais surtout pas que mon ordinateur portable soit cassé ou endommagé en ce moment avec ces quatre rustres.
"Bien. À présent, vas-y et commence à faire le devoir de Biologie. Je veux qu'il soit prêt pour demain soir", a ajouté l'autre gars. J'ai à nouveau acquiescé alors que j'étais hors de moi et que j'avais envie de lui donner un coup de poing en pleine figure.
Les quatre hommes se sont ensuite retournés et se sont éloignés. Ensuite, ils m'ont lancé à nouveau un regard et m'ont adressé un dernier sourire narquois. J'ai refermé la porte derrière moi et je me suis appuyé dessus. Mes mains se sont serrées en boules dans une frustration extrême pendant que je serrais les dents très fort pour m'efforcer de m'empêcher de crier à haute voix.
Après quelques minutes, j'ai enfin pris la direction de mon placard et j'ai commencé à chercher le cours de Biologie. Je me suis surpris à commencer à jeter furieusement des affaires hors du placard, en cherchant du papier et des marqueurs.
Après avoir trouvé les affaires dont j'avais besoin, je me suis précipité vers la table et je me suis assis, en traînant rudement la chaise sur le sol. J'ai ensuite ouvert le cahier de Biologie et commencé nerveusement à recopier les paragraphes portant sur les Types d'articulations.
Soudain, la lumière s'est éteinte et j'ai commencé à paniquer, mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, il battait au double de mon rythme cardiaque normal. J'ai alors passé mes mains tremblantes sur la table à la recherche de ma torche. Heureusement, je l'ai trouvée en quelques secondes et j'ai pu l'allumer plus ou moins rapidement. Ensuite, j'ai appuyé ma main contre ma poitrine, inspirant et expirant à plusieurs reprises, pour essayer de stabiliser ma respiration et mon rythme cardiaque.
La lumière de la torche était vraiment faible si bien que j'étais conscient qu'elle s'éteindrait à tout moment. Je ne l'avais pas chargée aujourd'hui. Alors après avoir retrouvé mon calme, je suis rapidement allé allumer la torche de mon portable. Ensuite, je suis allé dans le placard puis j'ai commencé à chercher les bougies et le briquet. Je les ai assez vite trouvés et je suis retourné à mon bureau en gardant les deux bougies et le briquet. Au moment précis où j'ai allumé les bougies, ma lampe s'est éteinte.
Je me suis assis sur la chaise en regardant la flamme orange tremblante. Je me suis penché un peu en avant et j'ai continué à contempler la partie bleue de la flamme. C'était un peu apaisant et inspirateur.
Je suis resté assis à contempler cette flamme d'un air absent un court moment. Puis j'ai commencé à penser à ma vie. Ma vie était déjà si malheureuse. Comment peut-elle être pire ?
La vie est si pénible et je n'aimais pas vraiment ma vie. Mais je devais vivre au mieux cette vie, au moins pour mes parents. Ils ne pouvaient pas perdre à nouveau un fils. Mais comment puis-je affronter tous mes problèmes ?
Sortie de nulle part, une idée m'est alors venue à l'esprit. J'ai soudain subitement arraché une des bougies de la table. Ce ne sera pas si douloureux. Voyons si cela peut m'aider. J'ai alors tendu mon bras droit et incliné lentement la bougie. J'ai grimacé et fermé mon poing alors que la cire de bougie tombait sur la peau chaude de mon bras, ce qui m'a fait ressentir une douleur à cet endroit.
Mes yeux ont commencé à s'embuer de larmes alors que des souvenirs de ma vie passée au lycée me traversaient l'esprit. Les gens m'appelaient garçon bègue, intello, sans valeur, idiot, dégoûtant. Je pouvais l'entendre chaque jour. Et je savais qu'ils avaient raison. Je suis nul et dégoûtant.
J'ai ignoré la brûlure et tout en me mordant les lèvres, j'ai continué à déposer la cire de bougie petit à petit sur ma peau nue. Je la faisais couler de mon poignet jusqu'à mon coude, puis je remontais jusqu'à mon poignet. Des larmes chaudes coulaient de mes yeux et se mêlaient sur mon bras avec la cire chaude et je sanglotais. Cela faisait mal.
Mais cela faisait du bien.
Mon poing tremblait alors que je traçais une troisième ligne sur ma peau. Mes veines bleues fléchissaient. Une douleur poignante traversait ma main et tout mon corps. J'ai alors fermé les yeux sous l'effet de la douleur puis j'ai tenu la bougie bien droite. "Maintenant cela suffit !" ai-je haleté.
Enfin, j'ai ouvert les yeux sur la cire chaude qui tombait involontairement sur le bout sensible de mes doigts. J'ai alors regardé fixement la bougie sur la table puis mon bras sur lequel séchait trois lignes de cire de bougie de couleur blanche.
Je devrais avoir des bougies rouges, ai-je pensé.