Point de vue d'Ethan
L'heure avant le déjeuner, s'est déroulé le cours d'histoire. J'ai pris place au centre de l'avant-dernier rang car aucun des quatre connards ne se trouvait avec moi au cours de cette heure à mon plus grand soulagement. Mais l'histoire n'était pas réellement un sujet qui suscitait mon intérêt. Donc, encore une fois, je n'ai pas pu me détendre durant cette heure. Et pendant les cours pour lesquels j'avais de l'intérêt comme les maths et les sciences, n'importe lequel de ces salauds seraient là pour m'embêter. Amélia était celle que je craignais le plus et elle avait beaucoup de cours avec moi.
Pendant que je sortais mes livres, j'ai remarqué que Nate se ruait à travers les portes. Ses yeux m'ont regardé fixement un instant alors qu'il se précipitait vers le fond de la classe. Il a regardé autour de moi avec nervosité, sans doute pour voir si mes amis étaient avec moi et lorsqu'il s'est aperçu que j'étais seul, il a pris place derrière moi.

Je ne me suis pas retourné et je n'ai pas regardé Nate non plus. Parce que les gens de cette classe me surveilleraient de façon secrète, surtout les filles. Ainsi, s'ils voyaient une interaction entre Nate et moi, cette nouvelle parviendrait bientôt à n'importe laquelle de leurs oreilles. Après, je devrai donner des explications. Alors, j'ai baissé les yeux et je me suis assis en faisant comme si je ne l'avais pas vu.
Le professeur est arrivé assez vite et a entamé le cours. Après une bonne dizaine de minutes d'écoute du cours, je me suis senti ennuyé. J'ai abaissé ma tête sur le bureau et j'ai fermé les yeux.
"Monsieur Vance", m'a appelé quelqu'un et j'ai ouvert les yeux. J'ai observé autour de moi pour découvrir que la salle de classe était vide. Bientôt, je me suis rendu compte que la personne qui m'a appelé par mon nom de famille n'était autre que Monsieur Jacob, le professeur d'Histoire du Monde. Je me suis levé de manière maladroite car il était clair que la cloche du déjeuner a sonné et que tout le monde avait quitté la salle.
Monsieur Jacob m'a adressé un regard noir alors que je marchais vers lui après avoir récupéré mon livre. "Vous dormiez pendant toute mon heure de cours", m'a-t-il jeté, peu impressionné.
"Non Monsieur Jacob, j'ai suivi les dix premières minutes", ai-je précisé avec un petit sourire.
Monsieur Jacob a plissé le front. "Eh bien, Monsieur Vance, je constate la plus grande possibilité pour vous d'échouer dans ma dissertation."

"Navré monsieur, je vous fais la promesse d'écouter la prochaine fois", ai-je dit innocemment.
Monsieur Jacob a poussé un soupir. "Quoi qu'il en soit, pour votre gouverne, nous avons discuté d'une mission vraiment capitale pendant que vous étiez plongé là-bas dans votre sommeil réparateur. Tout le monde a un ou deux partenaires. À présent, vous devrez soit vous faire accepter dans un groupe de deux personnes, soit effectuer la mission seul cette année. Et si vous avez l'intention de la faire seul, vous ne devriez pas vous attendre à recevoir de moi une belle note car cela est supposé être un travail de groupe."
Quoi ? Quel genre de devoir était-ce ? Il fallait une année entière pour l'achever ? J'ai regardé Monsieur Jacob perplexe mais il n'a prononcé aucun mot de plus. Quoi qu'il en soit, j'allais perdre une fois de plus mes notes sur les devoirs. Et pourquoi diable donnait-il des devoirs pendant le premier cours lui-même ?
"Oh Monsieur... pourquoi ne m'avez-vous pas réveillé ?" ai-je demandé en me sentant ennuyé.

"Je ne suis pas votre maman pour vous réveiller", a répliqué Monsieur Jacob furieux.
"Désolé, de quoi s'agit-il pour le devoir ?" ai-je demandé.
"Allez vous renseigner auprès de quelqu'un d'autre. Je n'ai pas d'heures supplémentaires pour vous", a raillé Monsieur Jacob.
"D'accord", ai-je dit en hochant la tête et j'ai quitté la classe.
Je me suis dirigé vers la cantine pour déjeuner avec les quatre et une fois que je les ai aperçus, assis à notre table habituelle, j'ai poussé un soupir. "Hé !" a gazouillé Amélia avec un large sourire alors que je m'approchais d'eux et que je m'asseyais. "Où étais-tu pendant la récréation ?" a-t-elle interrogé.
"J'avais du travail", ai-je menti. En réalité, j'étais seulement assis dans la classe, n'ayant pas envie de les rencontrer.
"Qu'en est-il de cet homosexuel bègue ? Quand est-il finalement sorti de la salle de bain ?" a demandé Kevin.
Je me suis senti extrêmement furieux. "Il est sorti peu de temps après que vous êtes partis", ai-je répondu en me contrôlant. "Et il n'est pas gay."
"Il ne l'est pas ? Comment l'as-tu su ? Alors pourquoi te dévisageait-il ?" a demandé Amélia.
"Il avait un ami proche dont le nom était Alex et qui me ressemblait. Il est mort. C'est pour cette raison qu'il me fixait", ai-je expliqué. Je suis certain que c'est une histoire vraie. Le premier mot qu'il a prononcé à ma vue hier a été Alex. Donc il avait probablement un ami qui me ressemblait. Ou bien pourquoi quelqu'un regarderait-il celui qui l'a brimé ?
"Oh ! Réellement ? C'est bien l'histoire qu'il t'a racontée ?" a questionné Sophia. "Qui sait si c'est réel ?"
"Il m'a montré la photo d'Alex. Il me ressemble incontestablement", ai-je menti. Je voulais en quelque sorte les persuader et faire en sorte qu'ils n'aient plus leurs yeux sur Nate.
"Alors, tu ne lui as rien fait ? As-tu vraiment été compréhensif avec lui après qu'il m'a poussé ?" a demandé Tony. "Comment a-t-il eu l'audace de me pousser ?"
"Ouais… je l'ai giflé lorsqu'il est sorti. J'étais sur le point de le battre cependant il a commencé à m'implorer. Il a dit qu'il était réellement désolé de t'avoir poussé", ai-je dit en tentant d'avoir l'air honnête.
"Tu parles à présent pour ce garçon bègue ?" a interrogé Tony en fronçant les sourcils.
"Non. Ce n'est pas le cas. Mais il m'a prié de le laisser tranquille", ai-je affirmé et j'ai pris la bouteille d'eau posée sur la table devant moi. Elle appartenait sans doute à Sophia. J'ai pris une gorgée puis regardé une fois encore Tony. "Laisse-le tranquille. Il a déjà le problème de bégaiement. Je crois que nous ne devrions pas l'ébranler davantage."
"Woah Ethan ! Je ne parviens pas à y croire", s'est moqué Tony. "Quoi ? Es-tu devenu gay pour lui ?"
J'ai formé un poing avec ma main sous la table. Mais je me suis contrôlé et j'ai ouvert la bouche. "Ce n'est pas le cas. Je ne suis pas gay et il ne l'est pas non plus. Écoute, pourquoi devons-nous tout bonnement torturer une personne telle que lui ? Et il est déjà parti de ma chambre."
"Torturer ?" s'est exclamée Amélia en fronçant les sourcils. "Nous lui avons seulement demandé pourquoi il te regardait fixement. D'accord, peut-être que nous nous sommes un peu amusés avec lui ? Pourquoi appelles-tu cela de la torture ?"
La chienne. C'est la torture ou quoi d'autre est-ce ? Elle torturait visiblement le pauvre garçon hier. Mais je n'ai pas ouvert la bouche.
"Et une personne comme lui ? Tu veux dire un perdant comme lui ?" a demandé Sophia.
"Ouais. Probablement", ai-je répondu.
"Ce perdant ne mérite pas d'étudier dans ce lycée", a dit Kevin. "Il doit plutôt demeurer chez lui."
"Ouais, tu vois Kevin, il va partir d'ici dans une semaine", a pouffé Tony.
Oh, qu'est-ce qui n'allait pas avec eux ? Qu'allaient-ils lui faire ? Devrai-je demeurer debout et rire avec eux les fois où ils le harcèleront ? Comment puis-je venir en aide à Nate ?
"Oh... waouh ! Il est là."
Sophia m'a sorti de ma petite transe. J'ai suivi son regard pour apercevoir Nate debout au comptoir. En toute honnêteté, c'était la dernière chose que je voulais à présent. Je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer ensuite. Bientôt, Nate a pris sa nourriture et s'est retourné, marchant en direction d'une table vide.
"Hé !" a crié Tony à Nate en frappant dans ses mains. Presque toutes les personnes présentes dans la cantine ont regardé dans notre direction mais Nate a continué à marcher vers la table, gardant son regard vers le sol.
"Allez les gars", a dit Amélia en se mettant debout. Elle a marché en direction de Nate. Ensuite, Sophia, Tony et Kevin ont sauté sur leurs pieds pour la suivre. Il n'y avait aucun moyen que je puisse m'asseoir lorsqu'ils la suivaient tous, donc évidemment je l'ai suivie également.