Chapter 25
2510mots
2023-04-27 01:07
Le Docteur X était toujours enfermé dans la salle d'interrogatoire et il attendait de pied ferme et d'un air paisible que l'inspecteur Adnane vienne lui-même à sa rencontre. Chose qui n'a pas vraiment tardée à se faire car, une fois que l'agent de police Souleymane a dit à son supérieur, l'inspecteur Adnane qu'il n’avait rien trouvé dans le coffre de la voiture abandonné du parking, ce dernier s'est mis dans une colère qu'il n'arrivait pas à dissiper et s'est dirigé vers la salle d'interrogatoire où il gardait enfermé le Docteur X.
En le voyant arrivé avec un air frustré et la mine renfrognée, le Docteur X a tout de suite deviné que son plan avait marché et qu'il avait réussi dans l'exécution de son plan. L'inspecteur Adnane avait peut-être gagné une bataille mais il avait perdu la guerre. Les jeux étaient faits. Mais il ne le savait pas encore car, il croyait toujours que le Docteur X avait effectivement assassiné sa mère mais qu'il avait eu assez de temps pour déplacer le corps avant leur arrivée sur les lieux.
Il se disait que ce dernier devait surement caché le corps de sa mère autre part que dans la voiture du parking abandonné et qu'il finirait surement par lui faire cracher le morceau. Seulement, même cette tentative était totalement vaine et inutile parce que la mère du Docteur X était belle et bien vivante. Elle était juste en vacances dans un autre pays et le Docteur X s'en était servi pour tendre un énorme piège à la fois à Mounirath et à l'inspecteur de police mais également à Barack; monter ce canular avait été vraiment pour lui un coup de génie parce que de cette façon, il se débarrassait totalement de sa secrétaire Mounirath qu'il projetait déjà de renvoyer parce qu'elle ne lui servait absolument à rien et qu'il gérait lui-même son agenda et ses rendez-vous mais aussi parce qu'elle ne lui était pas loyale. Ensuite, avec la suite des évènements qui s'étaient produits et avaient défilés, il avait obtenu une sorte d'immunité totale vis-à-vis de la police. Le fait que l'inspecteur ait cru qu'il était totalement fichu et qu'il se soit servi de cela pour le maltraiter et lui infliger des sévices corporels que normalement il ne devait pas était là le coup de maître qui permettait au docteur X de se débarrasser définitivement de la police. Car si celle-ci revenait encore l'emmerder cela passerait pour une sorte d'acharnement envers un homme innocent qui n'avait rien fait de mal et que tout le monde semblait vouloir descendre parce qu'il avait réussi dans la vie. Quant à l'inspecteur Adnane, il le mettait à présent définitivement en échec et le faisait également définitivement radié de la fonction de policier ou de représentant de la loi dans l'État du Niger de par son comportement presque qualifiable d'inhumain vis-à-vis de la personne du Docteur X et enfin pour ce qui était de Barack, il lui retirait à présent sa seule arme contre lui, la police. Sans la police sur le dos du Docteur X Barack se retrouvait vite vulnérable et sans défense et ça serait maintenant le moment pour lui de répondre de ses actes et de ses nombreuses insultes à son égard. Les gens rusés sont parfois ceux qui paraissent les plus déstabilisés.

Mais tout ça ne s'était pas encore réalisé. Ça venait à peine de commencer. Et puis, il y avait la menace de Souleymane qui cherchait à faire assassiner le Docteur X afin de l'empêcher de faire des représailles lorsqu'il serait relâché par le poste de police. Mais l'agent Souleymane ne pouvait dire ce qu'il projetait de faire au téléphone à son chef au risque de se faire arrêter sur place ou de se faire enregistrer par ce dernier pour subir du chantage plus tard car, il connaissait bien son patron et il savait à quel point ce dernier pouvait être vicieux et dangereux. Il était donc préférable pour lui de dire ce qu'il avait à lui dire en face plutôt qu'au téléphone par mesure de sécurité.
Bref, l'inspecteur Adnane était à présent dans la salle d'interrogatoire avec le Docteur X et il s'est mis à lui poser des questions. Il s'attendait surement à réussir à le faire cracher le morceau après l'avoir passé à tabac mais il a préféré discuter avec lui en attendant.
- Alors comme ça mon cher Docteur Y, on est un meurtrier ? a commencé l'inspecteur Adnane
- Très drôle. J'attends toujours que vous prouviez ce que vous me reprocher. Après soixante et douze heures vous devrez me relâcher. Lui a ensuite répondu le docteur X avec beaucoup de sérénité dans la voix le sourire qui se dessinait sur le bout de ses lèvres
- Écoute-moi bien petit fils de pute. Tu vas me dire où est-ce que tu as caché le corps de ta mère. Tu me dis ça et je veux bien discuter avec les juges pour que tu n'écopes que de la peine à perpétuité.
- Comment ça ? De quoi est-ce que vous me parlez ? Ma mère est bien vivante. Qui vous a dit qu'elle était morte ?

- Ne joue pas au con avec moi monsieur le Y tu vas me dire ce que je veux savoir sinon ça va mal tourner pour toi.
- Ce sont des menaces là, Monsieur l'agent ?
- Inspecteur pour toi petit connard.
- Bien reçu monsieur l'agent, mais écoutez, je n'ai pas tué ma mère, elle est vivante rien ne lui est arrivé. Si vous ne me croyez pas vous n'avez qu'à l'appeler, elle est en vacances au Ghana.

- Ouais c'est ça et j'ai la peau blanche peut-être petite andouille. Tu me prends pour un con ou tu veux vraiment que je te mette mon poing dans ta face ?
- Eh bien, appelez-la; on verra si je mens. C'est tout ce que j'ai à dire monsieur… L'agent ! a dit le docteur X en rigolant.
- Il ne fallait pas me provoquer petit fils de pute. A dit l'inspecteur Adnane qui lui a ensuite collé un coup de poing dans la figure.
- C'est tout ce que vous avez sérieux ? Bon après je ne vous en veux pas. je comprends qu'avec vos petites mains il vous soit difficile de cogner comme un homme. J'ai rien ressenti mec !
- Parce que tu te permets de m'appeler mec maintenant fils de pute ?
- Ouais, je ne te respecte pas. tu as cru que j'étais ta victime ? détache moi je te fais la peau.
- Oh j'aimerais bien te retirer ces menottes pour te faire la peau moi-même mais tu sais c'est encore plus mieux de te savoir vulnérable et sans défense. Puis peut-être qu'à force de te cogner dessus j'apprendrai à cogner comme un homme cogne, pas vrai ?
- Vas y, tu peux te défouler mais il ne faut pas oublier qu'à tout moment la roue peut tourner.
- Je vais te passer à tabac et ensuite on va appeler ta mère depuis l'au-delà avec le numéro que tu m'as donné et on verra bien si elle répond depuis le paradis des catins.
Puis l'inspecteur s'est mis à frapper encore et encore le docteur X; il le frappait sans arrêt et ne s'arrêtait pas malgré que ses poings aient commencé à se blesser. Le docteur X quant à lui encaissait chacun des coups de poings de son tortionnaire sans broncher. Il savait qu'à la fin ça serait lui qui aurait raison alors il laissait faire sans faire la grosse brute. Après la série de coups, l'inspecteur Adnane s'est finalement épuisé de cogner sur le Docteur X. et il a décidé d'appeler la mère de ce dernier pour vérifier s'il disait vrai quand il lui disait qu'elle était toujours en vie.
Il avait la main toute ensanglantée et il y avait de morceaux de chair qui étaient sur le bout de ses poings. L'ambiance était vraiment lugubre et l'on s'y serait cru en enfer mais le Docteur X restait calme. Il était silencieux et encaissait tous les coups de l'inspecteur sans dire le moindre mot. Ce dernier avait même prit en photo son visage après les nombreux qu'il lui avait mis et il disait que ça lui servirait de souvenir et qu'il l'enverrait à ses collègues aussi lubriques que lui.
Dans le même temps, quelques parts ailleurs dans Niamey il y avait Eve qui avait réussi à trouver un avocat et qui se dirigeait à présent à toute vitesse vers le commissariat où était détenu le docteur X. après une quinzaine de minutes environ, elle est finalement arrivé dans le commissariat en compagnie de l'avocat du docteur X et ce dernier a eu vraiment de la chance que sa bienaimée soit arrivée à ce moment car, quelques minutes plus tard c'est l'agent Souleymane qui a débarqué dans le poste avec un opinel douze à la main. Il était là pour faire part de son projet à son patron. Le projet consistait à tuer le docteur x parce qu'il pouvait nuire à sa carrière et à la réputation de tout le poste de police.
L'avocat et Eve quant à eux se sont immédiatement dirigés vers le bureau de l'inspecteur et ont demandé à intégrer la salle d'interrogatoire où était entendu le Docteur X; mais il n'était pas dans son bureau alors, Eve a supposé qu'il devait être en train d'interroger le Docteur X. elle s'est dirigée avec hâte vers la salle d'interrogatoire et lorsqu'elle a ouvert la porte, elle est tombée nez à nez avec l'horreur qui se cachait derrière la vie paisible en Afrique. Elle a vu l'horreur qui avait touché son bien aimé. Elle a vu à quel point il avait été violenté et meurtri. Elle était hors d'elle, en plus de la puanteur de la pièce, elle se demandait comment est-ce que cela pouvait être possible d'être aussi bestial. L'inspecteur qui venait de se faire prendre en flagrant délit a essayé de la toucher mais à ce moment-là, le docteur x s'est libéré de ses menottes à force de tirer dessus et il a bondit sur l'inspecteur Adnane. Il s'est mis à le frapper encore et encore sans s'arrêter. L'inspecteur ne pouvait rien pour l'empêcher, la force déployée par la rage que ressentait le docteur x était bien trop forte pour lui. Il s'est fait soumettre comme dans une cours de récréation et a digéré coup par coup tous les coups qu'il avait alors assénés au Docteur X.
L'avocat qui observait la scène avec ébahissement s'est finalement décidé à les séparer lorsqu'Eve lui a dit que le docteur X était en train de tuer l'inspecteur de police. Ceci est le scénario que le docteur X avait vu défiler dans sa tête mais il s'est maitrisé parce qu'il savait que la violence n'aurait rien résolu. Il est inutile de rendre le mal par le mal, il est préférable de ruser et d'amener ses adversaires au pied du mur.
Au moment où l'inspecteur a voulu toucher Eve, l'avocat s'est interposé et à tenu la main de l'inspecteur puis il lui a dit en le regardant droit dans les yeux "même si il a fait ce que vous lui reprochez, cette fois s'en est fini de vous parce que vous irez en prison avec lui. Maintenant sortez de la pièce j'aimerais m'entretenir avec mon client avant qu'on commence l'interrogatoire." Après quoi, l'inspecteur lubrique est sorti et a croisé son agent, l'agent Souleymane quelques pas plus loin qui lui a alors l'expliquer qu'en effet, la mère du Docteur x était bien vivante et qu'ils avaient commis une terrible erreur en l'arrêtant et en lui faisant subir tous ces sévices.
- Souleymane, qu'est-ce que tu fais là, putain ? je t'ai dit de me trouver des preuves du crime de monsieur X j'espère que tu les as.
- Justement chef, je vous jure j'ai retourné ciel et terre pour trouver quelque chose contre lui mais il s'avère que sa mère est bien vivante. Il s'agit là d'une terrible injustice que nous avons commise envers lui et on encourt de graves sanctions si ça se sait.
- Putain, ce n'est pas vrai. Regardez-le, il paraît bel et bien coupable. En plus il me l'a dit que sa mère était vivante. Mais je ne l'ai pas cru. J'ai continué à le battre comme une mule.
- Il faut le faire disparaître Monsieur Adnane…
- Quoi comment ça ?
- Il faut qu'on aille dans votre bureau je vous dirai ce que je pense qu'il faut faire. Ici c'est trop dangereux
Puis les deux hommes se sont dirigés vers le bureau de l'inspecteur Adnane où ils se sont enfermés à double tour.
- Parles maintenant je t'écoute. Qu'est-ce que tu entends par "le faire disparaître"? a demandé l'inspecteur Adnane d'un air inquiet.
- Je disais par là qu'il faudra qu'on le tue chef… a dit l'agent Souleymane en chuchotant.
- Comment ça qu'on le tue ? est-ce que vous avez perdu l'esprit Souleymane ? et puis de toute façon, il est vraiment trop tard pour que nous puissions faire quoi que ce soit contre lui, il y a déjà des gens qui l'ont vu, Soulé. Ils ont vu ce qu'on lui a fait. Il faudra qu'on s'apprête à être à l'ombre très prochainement parce que cela risque de bien nous enfoncer comme il faut si en plus il est innocent. Non mais vous vous rendez compte de la merde dans laquelle vous nous avez mis en le frappant avec cette matraque ? S'il porte plainte nous sommes tous foutus maintenant.
- Attendez, vous me rejetez la faute maintenant ?
- Mais de qui d'autre est ce que ça serait la faute ? vous êtes celui qui l'a frappé en premier et je vous conseille de parler sur un autre ton, ce n'est vraiment pas le problème pour qu'on se chamaille andouille.
- Je vois chef. Et qu'est-ce qu'on pourrait faire pour éviter ce qui va arriver ?
- Eh bien, je ne sais pas. à votre avis qu'est-ce qu'on pourrait bien faire ? a demandé l'inspecteur Adnane à son subordonné Souleymane.
- C'est simple, on le tue lui et ceux qui ont vu ce qui s'est produit.
- Nom de Dieu faut-il que je me répète Souleymane, avez-vous perdu tout esprit ?
- Non chef, c'est la seule solution qu'il nous reste à part fuir définitivement du pays en attendant que les poursuites contre nous s'allègent et que l'affaire se calme.
- Cette solution pourrait être plus avantageuse pour nous en effet mais elle nous couterait trop cher. Je n'ai déjà pas les moyens de vivre correctement. Comment est-ce que je pourrais faire pour me payer un vol ?
- Eh bien… vous n'avez qu'à en parler à votre ami, le fils du riche mécène Kazanoe afin qu'il nous avance quelque chose histoire de nous couvrir en attendant. Après tout c'est à cause de lui si nous en sommes arrivés là vous ne croyez pas ?
- Hum ouais j'irai le voir de ce pas…