"Elissa !" La voix de Benjamin retentit à travers la pièce, faisant sursauter tout le monde. La porte du bureau d'Elissa s'ouvrit en trombe et elle sursauta. L'expression de son visage n'était pas bonne du tout. Georgina était à ses côtés et arborait la même mine renfrognée.
"Oui, monsieur ?" répondit-elle en se levant lentement de son siège, essayant de réfléchir à ce qu'elle avait bien pu faire de mal. Mais rien ne lui vint à l'esprit. Deux heures auparavant, elle avait soumis les dessins à Benjamin et ce dernier les avait pourtant très bien complimentés. Tout se passait bien jusqu'à présent, alors que s'était-il donc bien passé ?
"Je savais que tu étais une salope ! comment peux-tu faire ça à Ben ?" Hurla Georgina en s'avançant vers elle et en tapant de la paume de la main sur le bureau. Elissa ne savait ni ce qui se passait, ni ce qu'elle racontait.
"Je suis navrée, mais qu'est-ce que j'ai fait ?" Demanda-t-elle en les regardant tous les deux. Benjamin était furieux, mais gardait tout de même un ton calme parce qu'il n'arrivait toujours pas à comprendre la situation.
Il fit un pas en avant et lui montra l'écran du téléphone sur lequel était publiée une copie exacte de son dessin. Alors, les yeux d'Elissa s'écarquillèrent tout d'un coup à la lecture de la légende : "Waverly Groups and Holding". Comment était-ce possible ? Comment le dessin pouvait-il provenir de la société de Carson ?
Elle se leva de son bureau et lui prit le téléphone des mains. Elle lut l'article dans lequel il avait été démontré qu'un designer de cette société l'avait fait. Elissa regarda Benjamin, désespérée, les yeux pleins d'espoirs qu'il la croie. "Monsieur, comment est-ce arrivé ?"
"Laisse tomber, Elissa ! Je pense que de tous ici présents, tu es la mieux placée pour nous donner une réponse !" Lança Georgina d'un regard noir.
"Monsieur, je vous jure que je ne sais pas comment ils ont pu l'avoir. Je vous ai donné mon travail ce matin, c'est vrai."
Benjamin la regarda dans les yeux, cherchant quelque chose. Ses sourcils se froncèrent et il demanda : "As-tu vraiment donné les dessins à Carson ?"
Elle s'attendait à ce qu'il la croie. Pour elle, quoi qu'il arriverait, il pourrait au moins lui faire confiance, même en cas de situations plus graves, mais elle se trompait visiblement, une fois de plus. Son accusation à tort brisa quelque chose en elle ; elle avait déjà ressenti la même chose auparavant.
"Je n'ai absolument aucune raison de faire cela, Monsieur. Vous me connaissez très bien, je ne ferais jamais une chose pareille", répondit-elle, d'un ton ferme, qui essayait de contrôler ses sentiments.
"Oh, vraiment ? Alors peux-tu nous expliquer comment tes dessins ont pu atterrir entre leurs mains ? Tu étais la seule personne à les avoir, toi et personne d'autre !" Lança Georgina d'un ton insistant.
L'expression faciale d'Elissa changea, car, au fond, elle n'avait rien à prouver. Elle essaya de se rappeler ce qui s'était passé le jour précédent, mais rien ne lui vint à l'esprit. Elle ne ferait jamais une chose pareille, et d'après ce qu'elle voyait, elle se disait bien que quelqu'un avait comploté tout ça. "Je ne sais pas ce qu'il en est, mais croyez-moi, je n'ai rien à voir avec leur entreprise."
"Bon sang, Elissa ! Comment suis-je censée te croire ?" Hurla Benjamin, tellement fort, qu'elle sursauta. Benjamin n'avait jamais élevé la voix sur elle auparavant. Ce changement soudain la choqua. Elle savait qu'il était raisonnable quand il se méfiait d'elle, mais il aurait simplement dû lui faire confiance.
Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, car une fois de plus, on l'accusait de quelque chose qu'elle n'avait pas fait. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir étouffée de l'intérieur. "Pourquoi ne demandez-vous pas à celui qui prétend que je lui avais secrètement donné les dessins ?" Demanda-t-elle.
"Nous l'avions déjà fait ! Henry Cooper, le designer en chef, nous a dit tout ce que nous avions besoin de savoir !" Répondit Georgina. "Ça suffit ton cinéma, Elissa. Après une si grave faute, tu ne mérites certainement pas de rester dans cette entreprise !" Ajouta Georgina tout en lui criant dessus.
"Crois-moi, ce n'est pas moi qui ai fait ça ! Je ne sais pas comment mes dessins se sont retrouvés entre ses mains !" Elissa se défendait de toutes les manières possibles, mais toutes les portes semblaient se fermer. Elle implorait Benjamin de la croire, mais il était clair sur son visage qu'il n'arrivait pas à la croire, et qu'il ne le pouvait pas. "S'il vous plaît... pourquoi ferais-je cela même ?"
Les dents serrées, Benjamin répondit brusquement : "Parce que c'est Carson."
Là, elle ne savait vraiment pas quoi répondre. "Mais, Cela n'a rien à voir avec Carson ! Lui et moi n'avons rien à voir l'un avec l'autre !"
"Tu me déçois beaucoup, Elissa", dit-il. La manière dont il prononça chacun de ces mots brisa son cœur en morceaux. Il s'approcha d'elle d'un pas, la regarda dans ses yeux remplis de larmes et continua : "Je pensais que tu li-.... ça n'a plus d'importance maintenant. Tu l'as choisi lui plutôt que moi, c'est tout."
"Monsieur ...., ce n'est pas du tout cela. Faites-moi confiance..."
"Épargne-moi ton discours, Elissa ! Tu as divulgué les secrets de notre entreprise à l'entreprise ennemie ! Ton numéro est terminé. Tu es renvoyée !" Annonça Georgina, les bras croisés sur la poitrine, avec un regard noir posé sur Elissa. Cette fois, Benjamin ne lui trouva aucune objection. Il quitta son bureau puis se dirigea vers précipitamment vers la sortie de l'entreprise.
Georgina quitta également le bureau et Elissa se retrouva seule. Ses genoux tremblèrent et elle glissa sur le sol, ayant l'impression que tout ce qu'elle avait gagné était perdu d'un simple clin d'œil. Les larmes accumulées dans ses yeux coulaient chaudement. Elissa réfléchit encore et encore à ce qui avait bien pu mal tourner. Comment cela avait-il pu arriver jusqu'à eux ? La seule réponse qui lui vint à l'esprit fut que quelqu'un l'avait volé et l'avait transmis à cette entreprise. Mais qui ? Qui avait pu faire cela ? Elle n'avait aucune preuve et surtout rien de palpable à portée de main pour se défendre.
Le regard de Benjamin lui donnait l'impression d'une trahison, comme si elle l'avait trahi, mais au même moment, elle se sentait terriblement blessée.