Chapter 14
1767mots
2023-03-07 10:26
Benjamin était dans son bureau, travaillant sur l'ordinateur portable quand il reçut un appel de son père. Il fut un peu surpris et se demandait dans quel but il l'appelait puisqu'il prenait rarement l'initiative de l'appeler. "Bonjour, papa."
"Qu'est-ce que c'est, Benjamin ?" fulmina Harold à l'autre bout du fil. Les sourcils de Benjamin se rapprochèrent et il ne comprenait toujours pas pourquoi son père était furieux. "Comment peux-tu ne pas nous parler d'elle ?"
"Je ne comprends pas ce que tu dis, papa."

"Que se passe-t-il entre ta secrétaire et toi ? As-tu une liaison avec elle ?"
Benjamin fut choqué. Il ne s'attendait pas à ce genre de conversation. Lorsque Benjamin ne put lui donner une réponse satisfaisante, Harold poursuivit : "Comment peux-tu avoir une liaison avec ce genre de femme ?"
"Que veux-tu dire par 'ce genre de femme' ?" rétorqua Benjamin d'un air très mécontent. Il fut soudainement irrité, entendant les propos de son père au sujet d'Elissa. 
"Cette femme a un enfant, Benjamin", révéla Harold, tout déçu de son fils. Harold avait de grands espoirs pour son fils. Il était très respecté dans la société et si les gens de son entourage apprenaient que Benjamin avait une liaison avec une femme qui avait un enfant, sa dignité serait entachée.
Les yeux de Benjamin s'écarquillèrent sous le choc. Comment était-il au courant de cela ? Lorsqu'il lui demanda, Harold ne donna aucune information à ce sujet. Lorsqu'il reçut quelques photos de Benjamin et d'Elissa de même que la nouvelle selon laquelle la femme avait un enfant, il n'arrivait pas à comprendre. Les photos d'Elissa avec un enfant furent photoshoppées mais Harold n'en était pas conscient.
"Parle-moi, mon fils, que se passe-t-il entre vous deux ?"

Benjamin soupira. Il saisit sa chance et parla à son père de ses sentiments pour Elissa. "Oui, papa. Je l'aime bien. Je l'aime beaucoup."
"Quoi ? Benjamin, cette femme a un enfant ! Il est hors de question que je l'accepte comme belle-fille !" Harold annonça sa décision avec fermeté. Benjamin s'y attendait un peu, mais il réfléchissait maintenant à ce qu'il devait faire pour lui faire changer d'avis. "Arrête de la poursuivre et renvoie-la immédiatement !"
Benjamin paniqua et laissa échapper tout ce qui lui venait à l'esprit. "Papa, l'enfant est de moi." Benjamin se sentait coupable de mentir en disant que l'enfant était son enfant illégitime, mais il ne pouvait penser à rien d'autre.
Harold Raymond faillit s'étouffer avec sa salive en entendant la nouvelle. Il n'en croyait pas ses oreilles. "Quoi ? Ton enfant ?"

"Oui, papa. Je sais que j'aurais dû te le dire, à toi et à maman, mais la situation n'était pas bonne."
"Oh, mon fils ! Comment peux-tu ne pas nous parler d'une chose aussi importante ?" Le ton de Harold changea ; il s'adoucit en soupirant. "Parle-nous de l'enfant, fils." Harold n'avait plus de pensées négatives à propos d'Elissa, et au contraire, était heureux d'avoir maintenant une petite-fille ou un petit-fils.
Le doigt de Benjamin tapota sur le bureau en bois de chêne foncé et sa jambe se mit à trembler. Il réfléchit nerveusement à ce qu'il dût dire. Il n'eut aucune idée de l'enfant, et ne sût pas non plus si c'était un garçon ou une fille. "Elle s'appelle Julia." Son père le tuerait s'il savait que cette nouvelle était complètement fausse.
Harold était déjà rayonnant. "Quand l'emmènes-tu avec ta petite amie pour nous rencontrer ?" Il ne se souciait plus des photos et avait déjà pardonné à Elissa.
"Ça veut dire que tu ne t'opposes plus à ce que je poursuive Elissa ?" clarifia Benjamin comme pour s'en assurer.
"Ce serait mal de ma part de le faire. Puisque tu as déjà un enfant avec elle, je ne peux pas m'y opposer." Benjamin fut au moins soulagé que son papa finit par accepter de prendre Elissa comme belle-fille, mais le mensonge qu'il lui raconta le rongeait. "Ta mère sera ravie, mon fils." Elle serait aussi découragée quand elle saura que tout ceci n'était qu'un mensonge.
Harold insista auprès de Benjamin pour rencontrer Elissa et sa fille et n'ayant pas d'autre choix, Benjamin répondit : "Oui, papa. Je les emmènerai souvent." Benjamin changea rapidement de sujet pour parler d'affaires, car mentir pendant plus de dix minutes d'affilée le faisait transpirer. Ils discutèrent durant un moment encore et plus tard, Benjamin raccrocha. Il posa le téléphone sur le bureau à côté du porte-stylo et expira profondément. De ses doigts, il repoussa ses cheveux en arrière durant qu'il réfléchissait à quoi faire ensuite. Il ne pouvait pas le dire à Elissa. Elle se porterait volontaire pour démissionner. Après sa confession, elle avait érigé une autre barrière qu'il ne pouvait pas franchir. Il se disait que quand il gagnerait son cœur, le mensonge deviendrait automatiquement la vérité, sauf qu'il n'était pas le père de l'enfant.
~
La Résidence du Maire,
La Résidence s'étendait sur une grande surface. Elle était immense avec plus de cinquante pièces. Kimberly avait toujours rêvé de vivre sa vie dans le luxe et après avoir épousé le maire, elle vivait bien. Cela ne la dérangeait pas beaucoup que le maire ne passait pas assez de temps avec elle, car elle était satisfaite de l'argent qu'il lui fournissait. Kimberly rentra chez elle après avoir fait ses courses et ordonna à la femme de chambre de lui apporter un jus d'orange rafraîchissant. Elle se rendit dans sa chambre et laissa les sacs de courses sur le lit. À ce moment-là, son téléphone sonna. Elle décroche avec un sourire en coin. C'était la personne qu'elle avait chargé de faire le travail sur les photos. Kimberly s'attendait au succès de son plan, mais au lieu de cela, son sourire s'estompa lorsque la personne l'informa que rien n'était arrivé à Elissa.
"Qu'est-ce que tu veux dire ?" craqua Kimberly, avec les sourcils qui se rapprochèrent.
"Je ne sais pas ce qui s'est réellement passé, mais Harold Raymond a eu une discussion avec Benjamin Raymond. Il n'a rien fait à Elissa."
Kimberly grommela en s'énervant. À ce moment-là, Amanda passa à côté de sa chambre lorsqu'elle entendit sa mère s'en prendre à quelqu'un. Curieuse, elle entra et se dirigea vers elle. Kimberly vit Amanda s'approcher de derrière à travers le miroir devant elle. "Tu as bien livré les photos ?" demanda-t-elle d'un ton colérique, en se pinçant les tempes avec ses doigts.
Amanda devina qu'il s'agissait d'Elissa et l'écouta avec plus d'attention. "Petite merde ! Tu n'es bon à rien !" hurla Kimberly en mettant fin à l'appel. Elle jeta son téléphone sur le lit et se pinça le bout du nez.
"Que s'est-il passé, maman ?" demanda Amanda en posant sa paume sur son épaule. Kimberly lui révéla que leur plan avait échoué. Harold Raymond n'avait rien fait à Elissa, même après les photos.
"Argh ! Ce Benjamin doit avoir sauvé son cul d'une manière ou d'une autre. Pourquoi elle a toujours autant de chance ?" dit Amanda avec une grimace. "Que devons-nous faire maintenant ?"
"Nous devons faire quelque chose", marmonna-t-elle et prit son temps pour trouver un autre plan.
Kimberly eut une idée puis se leva de sa chaise. Elle prit son sac à main puis demanda à Amanda de venir avec elle. "Pour aller où ?" demanda Amanda en la suivant. En descendant les escaliers, Kimberly se contenta de sourire.
"Tu le sauras une fois que nous y serons."
**
Les deux femmes sortirent de la voiture et se dirigèrent à l'intérieur du bâtiment. "N'est-ce pas ici que vit Elissa? Pourquoi sommes-nous ici ?" Amanda implora avec agacement. Kimberly ne dit rien et continua à marcher vers la cabine du propriétaire. Kimberly avait déjà obtenu les informations nécessaires ; elle demanda à ses hommes de lui obtenir les informations sur le propriétaire d'Elissa et le type d'homme qu'il était. Elle appuya sur la sonnette de la cabine du propriétaire et attendit qu'il ouvre la porte.
Le propriétaire était âgé de quarante ans et avait une mentalité conservatrice. "Comment puis-je vous aider ?" demanda-t-il, n'ayant aucune idée de qui furent ces deux femmes.
Kimberly afficha son faux sourire et retira ses lunettes de soleil. "Pouvons-nous entrer ?" Le propriétaire était hésitant et incertain sur le fait de les laisser entrer ou pas, mais il se disait qu'elles pourraient être là pour l'appartement, alors il accepta.
"Tu veux bien attendre ?" Kimberly siffla quand Amanda continua à lui poser des questions sur son plan. Amanda souffla et s'assit à côté d'elle sur le canapé usé. Le propriétaire leur demanda si elles étaient là pour des appartements vides. "Non, nous sommes ici pour autre chose et j'ai pensé que vous m'aideriez". Son sourire fit fuir le propriétaire. "Je vais aller droit au but", dit Kimberly d'un air très sérieux. "Je veux que vous mettiez Elissa à la porte de cet immeuble."
Le propriétaire haussa un sourcil. "Qui est Elissa et pourquoi je ferais ça ?" Il n'était pas physionomiste et comme il avait plus de soixante locataires, il était difficile pour lui de savoir de qui il s'agissait en particulier. Kimberly sourit et sortit quelques centaines de dollars de son sac à main et les montra au propriétaire pour le tenter. Le propriétaire eut les yeux rivés sur l'argent. Il déglutit lorsqu'elle tendit la main vers l'avant pour qu'il puisse voir clairement la somme d'argent dans sa main.
"Si tu fais ce que je dis, je te donnerai beaucoup plus que ça", Kimberly fit une offre et savait qu'il serait trop difficile pour le propriétaire de résister à cette proposition. "Dis-moi, es-tu prêt à travailler pour moi ?"
L'expression sévère du propriétaire disparut, laissant place à un beau sourire. "Je vais la mettre dehors aujourd'hui même", promit-il. "Combien me donneriez-vous pour ça ?"
Kimberly se leva du canapé et lui donna les quelques centaines de dollars. "Cinquante mille dollars." Le propriétaire écarquilla les yeux. Jamais de sa vie, il n'avait vu une telle somme d'argent. Excité, il acquiesça à son offre. Kimberly sortit la liasse de billets de son sac à main et remit les cinquante mille dollars au propriétaire. Avant de sortir de la cabine, Kimberly ne manqua pas de prévenir le propriétaire : "Si tu échoues, je te tue." Elle le pouvait, car elle était aussi vicieuse.
Kimberly et Amanda marchèrent vers la voiture en silence. Amanda était impressionnée, mais comme l'humeur de sa mère n'était pas au beau fixe, elle préféra se taire. Quand Elissa serait virée d'ici, elle n'aurait nulle part où aller. Et même si elle trouvait un autre endroit où rester, elle s'assurerait qu'elle n'y reste pas.