Chapter 28
1850mots
2022-12-19 17:33
Après lui avoir posé cette question, Rebecca quitta l'ascenseur. Justin qui la regardait s'éloigner, n'était pas intervenu. Cependant, il faisait, sans manifestation extérieure, les éloges de cette femme qui à première vue semblait douce, mais qui savait en réalité comment s'exprimer.
Rebecca arriva à son appartement tout en tenant le carton dans les bras.
Vu tous ces cartons posés sur le sol, le salon était un peu désordonné. Ainsi, pendant un long moment, elle essaya de mettre de l'ordre dans ses affaires et après un certain temps, elle prit une pause sur le balcon pour boire une bouteille d'eau qu'elle avait sorti du réfrigérateur.
"Hein ?" À la vue d'une voiture de couleur noire en face de la route, Rebecca arrêta brusquement de boire l'eau.
En réalité, par la vitre arrière à moitié fermé du véhicule, un costume soigné et le beau visage d'un homme pouvait être observés.
Sans aucun doute, la personne à l'intérieur était Eric !
Rebecca était si surprise qu'il s'en fallait de peu pour qu'elle laisse tomber la bouteille. Apparemment, il attendait une personne qui finit par se montrer au bout d'un moment. C'était une jeune femme bien habillée qui avait quitté l'appartement d'en face.
Lorsqu'elle s'était rapprochée, Eric ouvrit avec considération la porte arrière de la voiture et une fois que la jeune femme était à l'intérieur, la voiture se mit en marche.
Rebecca ne quitta pas le balcon pendant un long moment. Le fait que l'appartement d'Eric soit si proche de la sienne était vraiment une surprise et en plus, il avait une petite amie. Quelle était donc la raison pour laquelle il lui avait envoyé des camélias alors qu'il était déjà en couple ?
Était-ce à cause de cette fille qu'Eric était venu ici ?
......
Après ce qu'elle avait découvert, Rebecca se disait qu'Eric cesserait de lui envoyer des fleurs. Cependant, lorsqu'elle s'était rendue à l'entreprise le lundi, elle fut très étonnée de voir encore une fois sur son bureau des camélias blancs. D'après les dire de sa collègue, Eric lui envoyait chaque jour des fleurs, même lorsqu'elle était en vacances.
Les intentions d'Eric étaient totalement floues pour elle.  
Pendant que Rebecca, tenant les camélias dans ses mains, était perdue dans ses pensées, le collègue assis près d'elle, se retourna et lui demanda : "Rebecca, as-tu récemment offensé Mandy ?"
Comme réponse, Rebecca lui demanda en retour : "Que se passe-t-il ?" 
La collègue la regarda d'abord d'un air étrange avant de lui demander de se connecter au système interne de l'entreprise pour le savoir en personne.
Rebecca se connecta donc et vit un e-mail datant de neuf heures du matin, dont l'expéditrice était Mandy.
Le contenu de l'e-mail disait qu'un collègue avait fait un rapport sur Rebecca qui avait été soudoyée dans le cadre d'une négociation d'affaire avec des représentants du groupe Weil et que Mandy allait donc la licencier. 
Plusieurs photos avaient été jointes au message dont l'une d'entre elles montrait Rebecca recevant d'un homme, une grosse enveloppe et tous deux souriaient comme s'ils venaient de conclure un accord.
Il y avait déjà plus de mille consultations de l'e-mail. En d'autres termes, la quasi-totalité des employés du groupe Weil était informée de cette affaire.
Mandy avait-elle donc atteint son objectif ?
Rebecca n'était aucunement effrayée et avait même un sourire sur les lèvres. Elle envoya un message au jeune journaliste puis se leva posément de son siège pour se rendre au département de la planification.
Lorsqu'elle vint au département de la planification, Mandy, avec un sourire sur son visage soigné, présentait aux autres membres de l'équipe du département une nouvelle membre, Gina Bennett.
Mais Rebecca fut étonnée de remarquer qu'il manquait Simon parmi le personnel.
Alors qu'elle s'approchait en étant en hauteur sur ses talons, Rebecca cria "Mandy !"
À cet instant, toutes les personnes se trouvant dans le département, y compris Mandy, tournèrent leurs yeux sur Rebecca. Lorsque Mandy vit qu'elle avait toujours un air détendu, elle dévoila dans son regard, un brin de malveillance.
Ensuite, Mandy se montra encore plus excessive que Rebecca ne l'avait espérée.
"Rebecca, pourquoi es-tu ici ?" demanda Mandy.
Rebecca lui répondit : "Je voudrais qu'on ait une discussion à propos de cet e-mail. Mandy, l'homme sur la photo, est un photographe qui nous a accompagnés une fois, Eddy et moi, pour prendre des photos, et l'enveloppe qu'on s'échangeait, ne contient pas de l'argent, mais plutôt des photos."
"Il n'y a personne pour témoigner donc, tu as la possibilité de mentir en disant qu'il est photographe ou autre chose dans le genre. Mais nous, nous voyons très bien que cette enveloppe ne semble pas contenir des photos", protesta Mandy.
"Si tu le veux, je peux demander au photographe de venir de donner sa version des faits."
"Que ferais-tu même s'il s'avérait que tu aies dit la vérité ?" Mandy croisa les bras sur sa poitrine et laissa apparaître un sourire vicieux. "Je n'apprécie pas ta manière de te comporter au travail, alors je vais te virer !"
"Mandy, s'il s'agit de ton mécontentement, tu peux en faire part à mon supérieur." Rebecca baissa les yeux et poursuivit : "D'après les règlements de notre entreprise, les responsables ne doivent pas s'impliquer dans les affaires des départements desquels ils ne sont pas en charge."
"J'en ai déjà fait part à ton supérieur et il m'a donné son accord pour que je prenne en charge la situation, vu qu'il est pour le moment en voyage d'affaires." Mandy s'impatientait de faire partir Rebecca de l'entreprise. "Tu ferais mieux de retourner à ton bureau pour faire tes valises !"
Rebecca ricana intérieurement.
Il était clair qu'en plus de mentir, Mandy s'immisçait dans les affaires du département de la traduction ! Rebecca connaissait parfaitement son supérieur. Il était du genre à toujours défendre les membres de son département même s'ils avaient commis une faute, sans oublier que dans ce cas, Rebecca n'avait rien fait. Rebecca était convaincue que si son supérieur apprenait que Mandy allait la renvoyer, il se retournerait certainement contre elle.
Pile à ce moment, la membre nouvellement venue dans le département de la planification n'avait pas pu résister à l'envie de poser une question. "Mandy, es-tu sûre que tu n'es pas en erreur ?"
"Gina Bennett, as-tu une idée de ce dont tu parles ?" La nouvelle venue venait de prendre le risque de parler pour défendre Rebecca, ce que Mandy n'aurait jamais pu imaginer. Elle lança alors un regard plein de colère à Gina tout en criant : "Mêle-toi de tes affaires !".
Cependant, Gina n'avait montré aucun signe d'une perte d'assurance et lui avait dit mot après mot : "Ce serait compréhensible si cette affaire était liée à notre département, mais cette collègue est membre du département de la traduction. Certes, je suis une nouvelle, mais je sais que le groupe Weil ne donne pas le droit aux responsables de département d'interférer dans les affaires des autres départements."
"Si tu trouves mal sa manière de se comporter au travail, tu peux simplement attendre le retour de son supérieur pour lui donner une punition ou carrément faire un rapport au service du personnel. Si tu intervenais dans cette affaire, on pourrait penser que tu as une dent contre elle et que tu essaies de la faire payer."
Mandy l'écoutait avec le sourire figé. "Comment pourrais-je lui en vouloir ?"
"Alors pour quelle raison voulais-tu la virer ?" D'un air confus, Gina poussa ses lunettes de forme circulaire. "De plus, les conséquences ne seraient-elles pas graves si le directeur général adjoint apprenait qu'au lieu de signaler, tu as voulu régler une affaire d'un autre département ?".
"Assez !" rugit Mandy de rage. De quoi droit cette nouvelle venue osait-elle la mettre de la sorte dans l'embarras ? "Quitte l'entreprise avec elle ! Nous n'avons pas besoin de toi au département de planification."
"Mandy." Rebecca ne pouvait pas davantage assister à cette scène.
Elle avait beaucoup apprécié l'aide de la nouvelle venue, mais elle ne souhaiterait pas qu'elle perde son travail à cause de cette affaire puisqu'il fallait reconnaître que trouver une place dans le groupe Weil était assez compliqué. De toute manière, elle avait déjà un moyen pour gérer Mandy. 
Cependant, avant qu'elle ne puisse ajouter un autre mot, Gina lui fit un clin d'œil, sous-entendant de ne pas s'inquiéter, comme si elle avait déjà un plan. De ce fait, Rebecca dut rester sans broncher, la regarder repartir à sa place pour récupérer ses affaires.
En sortant, Gina, avec un lot d'affaires dans les bras, dit d'un ton sérieux à Mandy : "Mandy, comme tu viens de le demander, je suis en train de partir."
À ces mots, le visage de Mandy perdit affreusement son éclat.
Une fois hors du département de planification avec Gina, Rebecca, retenant depuis un moment la question, lui demanda : "Pourquoi ne t'étais-tu pas défendue et négociée pour pouvoir rester ?"
Gina renâcla : "Je n'apprécie pas sa façon de faire. Vu à quel point elle est hautaine, il me sera difficile de travailler sous ces ordres. De plus..."
Avec un sourire dont on ne pouvait deviner la raison, elle lança : "Rappelle-toi que c'est le groupe Weil qui a pris l'initiative de me recruter. Si je pars, ils me recontacteront certainement pour me demander la raison de mon départ. Selon toi, que vont-ils faire s'ils apprennent que j'ai été mise à la porte par Mandy ?"
Rebecca restait figée pendant quelques secondes avant d'éclater de rire.
De retour dans son service pour récupérer ses affaires, Rebecca fut entourée de certains de ses collègues qui voulaient lui demander la raison de son départ. L'un d'entre eux lui avait même fait la suggestion de présenter des excuses à Mandy pour pouvoir continuer à travailler dans le groupe Weil. Mais Rebecca avait juste laissé un sourire sur son visage et était restée sans rien dire.
Elle n'était pas impatiente puisque le spectacle le plus impressionnant arrivait dans très peu de temps.
Comme elles avaient pris l'ascenseur ensemble pour descendre, Rebecca et Gina avaient plus fait plus connaissance.
Pendant les présentations, Rebecca apprit que Gina était une recrue spéciale du groupe Weil et qu'elle venait juste d'arriver au Melchester. Elle lui avait donc suggéré de lui faire connaître les lieux quand elle serait disponible, ce que Gina accepta immédiatement.
Quand l'ascenseur s'arrêta au vingtième étage, deux hommes travaillant au sein de l'entreprise entrèrent. Ils parlaient et riaient, comme s'ils faisaient des commérages.
"Simon est vraiment pitoyable."
"En effet ! Par chance, sa blessure n'est pas très grave et il a toujours ses deux jambes."
"…"
Lorsque Rebecca entendit qu'ils parlaient de Simon, elle leva les sourcils et demanda avec une expression souriante : "Excusez-moi de m'immiscer dans votre discussion, mais qu'est-il arrivé à Simon ?"
"Salut, Rebecca !" Comme le personnel du département de la traduction descendait à certaines occasions, il y avait des collègues d'autres départements qui connaissaient Rebecca. L'un d'eux, venant de la reconnaître, lui répondit avec pitié : "J'ai entendu dire que ce matin, Simon a eu un accident de voiture. Il a eu le visage blessé et les pieds presque fracturés."