Chapter 60
2293mots
2022-11-02 15:54
60
-MAMAN ! Hurle Ali en frappant son poing sur la table .
Seynabou ? Seynabou ? Diakhaté ?

-Ne me dis pas maman , j'ai raison .
Je pleurais déjà pour les monstrueuses paroles de Dame Ly , si seulement elle savait que j'étais stérile et elle avait raison . Tant bien même , Ali me soutiens et il n'en parle jamais .
-Me parle plus d'elle encore moins devant mon épouse ! Mon problème d'enfant ne concerne que moi , je ne veux pas d'enfants pour l'instant et Oulimata est encore jeune elle a raison , on va attendre .
-Oulimata va te fourrer dans un trou noir imbécile !
Dame Ly se lève énervée .
Quand elle part Ali soupire se tenant la tête . J'ouvris la bouche pour parler mais Ali parle :

-S'D , c'est Seynabou . C'est mon ex dont je te parlais .
Cette fille , où que je puisse la voir elle va mourir .
-C'est que…. ; Commence Ali ; J'ai envie de rendre heureuse ma mère, on doit réessayer d'avoir un enfant .
-L'ex que tu a tant aimé ? Hum Ali tu me prends pour une gamine ou quoi ? Donc toi pendant tout ce temps c'est cette Seynabou qui envoyait des cadeaux a ta mère , faisant la fille sage . Je te jure si je la vois je vais lui faire manger ses yeux ! Crois moi . Et toi tu t'es bien foutu de ma gueule , tu pense que je vais croire qu'après tout tu ne l'aime plus …

-MERDE OULY ! Tu sais très bien que je m'en fou , si je la voulais je l'aurais mariée et sa c'est la chose que je regretterai le plus au monde . On a plus 12 ans aussi ! Ahhhh !
-En plus …. elle a gagné le cœur de ta mère et elle au moins pourra te donner un enfant .
Je commençais a pleurer .
-On a tout essayé tout les gynécologues nous connaissent mais rien a marché et on a arrêté . Allah va nous aider essayons encore mon amour , dit-il .
-Non Ali …c'est pas possible ! Je ne vais pas avoir d'enfant , tout est de ma faute .
Je le laisse là-bas et m'en vais .
J'étais sous la douche quand Ali entre .
Il vient se joindre a moi sous l'eau . Il m'enlace et m'embrasse ce qui me fit sourire malgré ma chute d'humeur . Il me soulève et me fit sortir , j'en riais .
-Ali ! Tu es fou ! Fais moi descendre ! Je suis mouillée , et une fois de plus arrête !
-Chuuut !
Il me dépose sur le lit , on était mouillées ! Ali est complètement disjoncté .
-Ali ! Cheuut !
-Tais-toi .
Je ne pouvais même plus parler en sentant la bouche d'Ali explorer mon corps humide . Il était toujours au contrôle mais aujourd'hui c'était 100% contrôleur du « voyage « .
Il remonte sur ma bouche et nos corps s'emmêlent nous ne faisions qu'un .
-J…. j'ai froid …, grommelais-je .
Ali soupire et remonte les couvertures sur nous .
-Ma bombe atomique , souligne t-il en reprenant les reines .
-Ali…Ali ….
Et la nuit fut très longue ….
Je me réveille et vois la place d'Ali vide . Je suis cuite ! Il n'aimait pas que je me lève avant lui .
Je fais ma toilette rapidement et sorti de la chambre . La maison était très calme pour un samedi matin .
Je vais dans le salon et y trouve tout le monde sauf Ousmane et Lena plus une invitée . C'est est un visage que je semblais déjà avoir vu quelque part , je ne sais plus où . Cette femme m'examinait de haut en bas . Je salue chaleureusement tout le monde avant d'entendre ma belle mère me dire :
-Heure bi guey djouk ? ( c'est a cette heure que tu te lève ? )Oulimata tu n'es pas une princesse hein , il faut au moins servir a quelque chose dans cette maison !
J'allais répliquer mais Ali me fixait déjà donc je referme la bouche .
-Maman arrête , c'est moi qui lui ai permis de dormir encore , on a dormi tard hier ; soupire Ali avec tout le respect qu'il doit a sa mère .
Je sais pas pourquoi mais Uthaymin paraît comprendre pourquoi on a dormi tard car il en riait , même Ali finalement .
-Oulimata , voila Seynabou , je pense que ton mari t'a assez parlé d'elle , déclare Dame Ly .
Mes yeux croisent cette Seynabou arrogante et je lui lance :
-Amgueu fitt deh , mademoiselle . ( tu a du courage ! )
Ali intervint en se levant :
-Seynabou merci de la visite , Oulimata viens tu va prendre ton petit déjeuner .
Il me tire vers la sortie avec un rire nerveux il dit :
-Tu osé « lui arraché les yeux » ici là ? Ay Oulimata contrôle toi .
-Oui , tu pensais quoi ? Elle te lâche pas ! Pourquoi est-elle ici ?
-Ma mère l'a invitée a passer la journée .
Ma mâchoire chute quand on entre dans la cuisine .
-QUOI ?
-Chuuut , parle doucement madame .
-Ta mère me déteste vraiment .
Le visage d'Ali devient dur :
-Ma mère n'a aucune raison de te détester d'accord ?
Il s'était encore énervé . J'avais l'habitude . Il sorti de la cuisine en vitesse .
Comme d'habitude je tombe sur les bonnes discussions secrètes et cette fois-ci il s'agit de Seynabou , elle est dans la cour et de là même si elle chuchote je peux l'entendre .
-Segn bi , tey dina deff ligumeu wakh yeup ( aujourd'hui je ferais tout ce que vous m'aviez dit ) comme sa il ne va plus supporter sa femme , tout le monde verra qu'il me veut moi comme épouse …. Ali mom il faut que meu am ko .
Ah ok ! Je n'ai même pas continué de boire mon café . Je resserre bien mon pagne et marche a vive allure vers la cour. Seynabou avait fini de parler et voulu rentrer mais je la bouscule et elle tombe violemment .
-TU VEUX MARABOUTER MON MARI ? IMBÉCILE ! J'AI TOUT ENTENDU TU VA ME DIRE COMMENT TU VA LE FAIRE CAR C'EST LES AMBULANCIERS QUI TE FERONT SORTIR DE CETTE MAISON !
Je joins la parole a l'acte . Comme elle était choquée , elle était toujours par terre . Je me met a califourchon sur elle et le combat commence . Elle ne pouvait même pas m'assigner un coup tellement j'avais toute la technique a la démonter , vous savez ces bagarres sans cries , c'est ce qu'on vivait. Aucun bruit a part le bruit des coups.
-WOOY OULIMATA YAGUI MEY REY ! CONNASSE ! ( WOOU OULIMATA TU ME tue ) .
Au moment où elle a crié , c'est quand j'ai retiré sa perruque que j'ai jetée a l'autre bout de la cour et là tout le monde sort me voir sur elle entrain de la tabasser .
Je me sens violemment propulsée loin de mon adversaire .
J'étais hors de moi je ne voyais rien venir . J'ai juste senti l'odeur du parfum de mon mari .
-OULIMATA TU N'ES QU'UNE SAUVAGE ! Hurle Dame Ly en aidant Seynabou a se redresser .
Elle pleurnichait , la pauvre !
Je ne sentis rien jusqu'à ce que la voix grave d'Ali me ramène sur terre :
-Allons y , dit-il doucement .
On sort de la maison et entre dans sa voiture . J'étais très essoufflée mais ma colère s'était bien dissipée . Même au lycée j'étais comme sa , après une bagarre c'est comme si je sortais d'une douche froide durant l'été , tellement j'étais soulagée .
Ali démarre sans rien dire . Je m'attendais a ce qu'il me gifle devant tout le monde ou me répudie mais il était très calme . Ali s'est quand même la force tranquille !
J'avais la tête tournée vers la fenêtre , me demandant où allons nous dans ces moments là .
Après quelques minutes , je me vois dans les rues de la médina . Mon cœur rate un battement et je me tourne précipitamment apeurée vers Ali :
-Ali ! Ali ! Où allons nous ? Loy deff ni Ali ? ( que fais tu ? )
-Ne m'adresse plus la parole .
On était déjà arrivé devant mon ancienne maison . La maison de mon père . Je sécurise les portières en pleurant , mon autre main vient tenir celle d'Ali :
-Ali , tu peux pas faire sa !
Il me lança des fusils du regard :
-Quand je te parle tu n'obéis pas , aujourd'hui tu a atteins le summum de ma patience Oulimata je ne peux pas vivre sur ton insolence tu emmène des problèmes chez moi alors que même Racky n'en faisait pas comme toi. J'en ai marre , c'est de trop ! Je t'ai ramenée ici pour le dire a ton père , ou ton frère et tes oncles peut-être tu les écoutera et pour le moment tu restera ici.
-Ali tu es fou ? Tu me répudie ? Tu…
Il retire sa main :
-Non . Je veux juste avoir la conscience tranquille . Je dois aller en voyage pour un mois et te laisser chez nous empirera les choses et j'en ai eu ma dose aujourd'hui .
Il se mît a déverrouiller la voiture mais je le supplie :
-Non …je ne peux pas revenir ici , mon père sera gêné , fâché et il est en convalescence ! Le quartier en parlera de partout , je ne peux pas Ali tu comprends ? Tu le sais très bien.
Le calme revient et il soupire :
-Tu me déçois .
-Ali j'ai surpris Seynabou entrain de comploter pour te marabouter et t'avoir ! Toute femme aurait réagis de la sorte . Déjà qu'elle en faisait de trop …
Ali balance sa tête de gauche a droite :
-Tu aurais dû me le dire , agissant comme une vraie musulmane. Tu pense qu'Allah est fière de toi ? Tu pense que moi si je suis déçu LUI , IL ne le sera pas plus ? Tu n'es plus une gamine Oulimata , tu dois avoir des valeurs , de la classe ! J'ai eu honte de toi devant ma famille , déjà qu'on arrive pas a avoir d'enfant n'en rajoute pas bon sang ! Yeureum meu nak .( ai pitié de moi )
La honte me tuait , j'aurais préféré entendre Ali m'insulter et me blâmer ou même me frapper que me parler calmement mais avec de la douleur dans la voix .
La tête baissée , J'essuyais mes larmes qui glissaient mon nez .
Il rajoute :
-Toute tes larmes là ne serviront a rien car je suis sûre que tu recommencera demain ! Ce que je veux c'est que tu change , sinon … l'inévitable arrivera entre nous .
-Ali …mann tey def naleu sameu (a partir d'aujourd'hui tu es mon père ) papeu parce que tu m'éduque et tu me remets toujours sur la bonne voie . Tu a très raison . Je ne sais même pas quoi te dire a part …pardon encore et encore pardon . Un père pardonne a son enfant .
Je ne regrette pas d'avoir remis Seynabou a sa place mais je ne voulais pas infliger ceci a mon homme .
-Ma décision est irrévocable , tu va rester ici le temps que je rentre de France.
-Je préfère retourner dans mon appart avec Nancy .
-C'est moi qui décide .
Sans dire quoique ce soit il sort de la voiture . Je le rejoins rapidement le retenant :
-Amène moi où tu veux mais pas ici , s'il te plait .
-Hey Ouly ! Ali !
Mon sang ne fit qu'un tour quand j'entends la voix de ma badienn . Elle vient saluer Ali et me serrer dans ses bras pendant qu'on forçait un sourire .
-Mais que faites vous là ? Entrez voyons ! C'est une belle surprise de vous voir là , de plus que ton père Oulimata , va beaucoup mieux aujourd'hui Al hamdouliLah , lance ma tante toute contente .
Je ne savais pas si je pouvais parler , Ali pris la parole :
-On passait justement nous informer de son état , vas y ma tante nous entrons toute suite .
Je soupire soulagée . Badienn nous sourit en hochant la tête et s'en va .
-Je te laisserai alors dans ton appartement , déclare Ali .
-Merci .
-Toutefois , je compte sur toi , tu ne sortira pas sans m'avoir dis , Ousmane passera te voir souvent . Reste sage , pour cette fois .
-C'est évident Ali , je ne ferais rien sans t'avoir dis .
-Bien .
Très froid , Ali entre dans la maison .
Mon père était heureux de nous voir et c'est vrai qu'il allait de mieux en mieux . Plus tard nous les avons quittés et Ali me ramène a mon ancien chez moi .
-Ousmane te donnera tes affaires , m'informe t-il sèchement en garant la voiture .
-Tu va faire…. un mois ? Un mois en France ? Tu comptais me le dire quand ?
-Je l'ai su tout a l'heure , c'est urgent , mon frère a besoin de moi pour écrire sa mémoire et j'ai un projet très lucratif pour nous …toi et moi .
Que dire ?