Chapter 40
1668mots
2022-11-02 15:44
40
Non , je pense que c'est Cheikh qui m'avait ensorcelé d'un coup car ce soir mes yeux le voyait autrement : un homme charmant , plaisant , instruit et très posé .
-Je vis en France . Je suis ici juste pour rendre visite a ma famille , je comptais rentrer plus tôt mais …tu me retiens ici , termine Cheikh avec un clin d'œil qui m'arrache un rire .

Il est réellement comique !
-Je suis avocat en France , a Lyon . J'ai grandi là-bas , seul et je te rassure je ne suis pas mariée . Je pratique bien ma religion , c'est même évident sinon je ne serais pas attiré par une femme comme toi .
-Ah ! Tu finis toujours tes phrases avec un modèle de drague , bien .
Il sourit :
-Tout pour te conquérir . Je pensais que les coups de foudre n'existaient pas , mais là …la foudre m'a complètement démolie .
Je ne peux m'empêcher de me pincer les joues pour éviter de rire .

-Tu es un vrai poète ; Je dis en le fixant .
-Ah bon ?
-Oui , tes mots sont poétiques .
-J'aimais bien les romantiques de Hugo , peut-être que j'aurais dû étudier l'art de la poésie ! Dit-il comme la haute bourgeoisie.

On ne pu s'empêcher de rire encore . Décidément , Cheikh me fait du bien .
Il portait une bague en argent avec une grosse pierre toute noire , très étrange.
-Jolie bague , soulignais-je .
Son visage change rapidement d'expression ( devenu trop sérieux ) et c'est comme s'il ne voulait pas que je remarque cela car il cache sa main en bas de la table .
-Merci , raille Cheikh sèchement .
Je fronce les sourcils :
-Tu me la prête ? Je veux la voir de près .
-Oulimata…c'est un grand travail d'enlever cette bague tu sais . Je risque de me blesser je la porte depuis très longtemps , excuse moi .
-C'est ta bague chétif .
Il sourit :
-Tu es folle …. bref , rentrons . Il est déjà vingt trois heures .
Secrets avec « la bague « , je retiens .
On se lève pour sortir , il marchait devant et moi comme je prenais tout mon temps avec ma robe j'étais toujours derrière .
Je passe devant une table , une longue table du restaurant où se tenait pratiquement des hommes ressemblants a des hommes d'affaires . J'y remarque un très beau visage …. mais…. c'est …. Ali …
Mon cœur rate un battement a cet instant et je ne savais pas si je marchais toujours ou si je m'étais arrêtée devant lui et c'est comme si on l'avait averti car il posa ses yeux extraordinaire sur moi mais rapidement il continu de parler aux gens de la table . Il m'avait bien vu et reconnu mais Ali ignore bien les gens . J'ai l'impression qu'il m'a multiplié par zéro . Je pense que je faisais un malaise . Je décide de presser un peu le pas vers un Cheikh qui semblait fatigué depuis l'évocation de sa bague quand j'entends une voix aigu me crier :
-Oulimata !
Je me retourne et vois des milliers de têtes tournées vers moi , venant de la table d'Ali . Je reconnu rapidement Leyla qui se lève et vient me serrer dans ses bras . Oui , Leyla qui ne m'aimait pas trop , ma collègue a l'entreprise .
-Tu es toute belle mais sa fait longtemps ! S'exclame t-elle avec un grand sourire , regarde c'est moi qui accompagne monsieur Ali maintenant et je suis très fatiguée ….
Elle aime bien râler pour me montrer qu'elle a ma place . Je ne l'écoutais plus car je surpris Ali entrain de me reluquer et d'apercevoir Cheikh au loin . Je tremblais juste parce que je le voyais . Putain ! Et comme tout a l'heure , il se reconcentre sur ses invités .
-…. je vais retourner a table j'aurais bien aimé que tu me présente ton mari qui t'attend là-bas mais faut que je retourne a table …
Elle parlait fort , assez pour qu'Ali l'entende ! C'est du Leyla tout craché ! Et depuis qu'elle est devant moi je ne l'écoutais pas même si j'étais sûre qu'elle n'avait pas une fois fermée la bouche .
-Heu…Oui Leyla a bientôt bye .
J'étais déjà morte !
Je rejoins vite cheikh qui me sourit . On entre dans sa voiture et il demande déjà :
-On dirait que tu n'étais pas contente de voir ta copine …. n'es pas ?
-Non…afin si…bien sûre que oui . C'était ma collègue quand je travaillais avec Ali . Ali était a table ….
-Ah…je comprends ce changement d'humeur soudain .
Oui qui n'est pas causé par une simple bague .
-En effet , répondis-je calmement .
Le trajet se fit calme et arrivé chez moi Cheikh me proposa de son bel accent français :
-Oulimata , j'ai du travail pour toi en France , et évidement un logement. Ne reste pas ici a rien faire , vient avec moi , je payerais ton billet et comme sa tu changera d'air loin de cette vie .
Au fond de moi , je voulais rire ou demander a l'auteur du livre de me supprimer comme personnage car oui , j'étais dans une fiction ! Quel audace et ridicule de croire que je vais accepter de partir avec lui sur une terre inconnue .
Quand j'ouvre la bouche pour répondre même moi je suis surprise par ce qui y sort :
-Bien sûre , c'est une bonne idée .
Quoi ! Qu'est ce que je disais ? Je ne pouvais pas dire non , pourquoi ? Quelque chose en moi était plus fort que ma propre pensée ,
Je ne pouvais réellement pas ouvrir la bouche pour me contredire .
Cheikh sourit :
-On pars Lundi .
-D…. non…D'accord lundi c'est parfait . Merci beaucoup .
Non ! Mais ….
-Bonne nuit .
-Bonne nuit cheikh .
Je sais pas si je me sentais mal parce que Ali se foutait de moi ou parce que Cheikh n'était pas humain ?
C'était bizarre de le faire mais j'ai contacté Lamine pour avoir le numéro de l'ami de son père , le marabout . Heureusement il ne m'a pas trop posé de question . En même temps il m'annonça qu'il allait bientôt être Papa in shaa Allah , lamine le méritait. J'étais un peu …envieuse mais heureuse finalement car c'est bien Allah qui accorde enfant a qui IL veut .
J'ai appelé le marabout et il accepte de venir chez moi , ce Jeudi . Normalement je devais sortir chercher du travail mais ce matin Cheikh m'a demandé de rester chez moi et comme par magie j'ai dis « oui « . Je ne comprenais plus ce cirque ! J'étais pas bien et j'avais un mauvais pressentiment.
Je faisais le Dhikr quand mon invité toqua a ma porte . Je plie mon tapis et vais ouvrir . Le marabout , toujours avec son accoutrement bizarre me sourit calmement :
-Oulimata , content de te revoir .
-Moi de même …entrez .
Il entre et regarde de gauche a droite avant de s'aventurer lui-même dans le salon . Je le rejoins avec un plateau de jus de fruit que je lui servis .
-Je vous remercie de m'aider …vous savez que je n'ai personne comme un père donc personne ne pouvait me dire ce qui m'arrive et j'ai pensé a vous et Dieu a facilité notre rencontre .
Il goute dans son verre et toujours le sourire confient il rétorque :
-En effet , c'est que …Dieu m'avait déjà fait savoir que tu m'appellerais , donc j'attendais .
Pas la peine de lui demandé comment !
La première fois que j'avais vu ce marabout il était très menaçant comme abrité par un démon mais aujourd'hui son visage est serein et souriant , il est en paix , on dirait .
-Donc vous savez déjà pourquoi vous êtes là , continuais-je stressée .
-Oui , Al hamdouliLah . Toutefois , tu me déçois Oulimata …
Je fronce les sourcils :
-Pourquoi ?
-Ta foi en Dieu a baissé .
-Jamais…
-Écoute moi . Si ta foi n'avait pas baissé même si un lion était devant toi , si tu crois qu'il ne te mangera parce qu'Allah te protège , il ne te mangera pas . Li moy sénégalais , gueum nguenn yAllah wayé woulowolenn ko (C'est le sénégalais , il croit en Dieu mais ne lui fais pas confiance . )
J'étais presque en sueur , je ne cessais d'avaler ma salive pour mieux respirer .
Le marabout reprit :
-Cet homme , t'a dans la main parce que tu a oublié que personne ne pourra te faire du mal sauf si Allah le veut et que personne ne pourra te faire du bien sauf si Allah le veut . C'est écrit noir sur blanc dans le coran .
Les larmes me sortent des yeux par honte . Cheikh m'avait donc dans la main . Cet homme était Cheikh …j'ai honte . Encore un péché !
-Que m'a-t-il fait ? Demandais-je d'une voix tremblante ; Qu'es ce que Cheikh m'a fait ?
-Ah il s'appelle Cheikh …. Dieu t'a aidé car tu n'es pas complètement tombé dans le bain noir . Tu a vu qu'il portait une bague ? Oui , je fabriquais ces bagues quand je travaillais avec le diable et beaucoup d'hommes ou même des femmes la commandait et je la faisais très coûteuse . Tu n'a jamais entendu au Senegal qu'il existait des gris gris que quand tu les porte si tu parle a une personne elle ne pourra que dire « oui « bêtement ?
La main a la bouche , je laisse échapper un cri de surprise :
-si…mais…je n'y croyais pas ..
Le marabout soupire :