Le Cheikh était assis dans son bureau après avoir éclipsé la fête il y a quelques minutes. Le Cheikh avait eu l'impression de voir Émily et s'est mit à le suivre comme un vrai idiot pour ensuite réaliser que son image était dans sa tête... Il était déjà assez énervée car Amélie ne cessait de se faire remarquer de tous et son cousin utilisait cela pour flirter ouvertement avec elle et comme par magie, Amélie semblait vouloir le charmer. Cela l'enervait de la voir tournoyer ses cheveux par-ci et par-là, comme si elle était à la recherche d'un mari. Il avait fait l'annonce officielle de leurs unions et après cela, il se sentit prit dans un étau sans issue. Tout cela l'enervait. Il détestait se sentir impuissant face à ses décisions et sa vie... Il ne pouvait pas avoir la femme qu'il avait vraiment choisie et pour couronner le tout, sa future femme flirte avec tous les hommes qu'elle pouvait. Sa vie ne pouvait pas être plus compliquée... Il était resté là dans le noir, noyant sa colère avec une bouteille de whisky. Il voulait quelque chose de fort et il n'y avait rien de tel dans son bureau. Il pourrait s'en procurer à la fête ou demander qu'on en lui apporte mais il ne voulait ni descendre, ni quitter son doux fauteuil. De toute façon, quelqu'un allait le chercher et le trouver et il était presque sûre que ce serait son meilleur ami, Valentin...
Il se promit de se reprendre le lendemain. Amélie était sa promise et rien n'y changera. Il devrait se résigner à cette idée... Il n'avait pas eu le temps de partager quelque chose que ce soit avec elle, donc il l'oubliera aussi vite que possible... Et de plus, plus vite il l'oubliera, mieux ce serait. Sans doute la jeune femme ne se souciait même pas de son existence. Il était con de penser à lui...
Comme il l'avait prédit, la silhouette de son ami passa la porte qu'il avait laissé à moitié ouverte puis alluma les interrupteurs le faisant jurer, énervé.

- Éteins-moi, ça...
- Je sais que ce mariage ne te plait pas mon cher ami mais c'est la vie.
- Ne commence pas avec tes discours. Je t'assure que je peux te tuer pour ça...
- Je sais...mais je veux que tu saches que pendant que tu te gouffres de whisky, ton cousin est entrain de décrocher la lune à ton épouse.
- Je m'en fiche... Qu'il lui décroche les étoiles, une à une, si ça lui plaise...
- Je comprends vraiment pas ton entêtement... Elle est magnifique. Pourquoi n'apprend-tu pas à la connaître?

- Pourquoi faire?
- Elle sera ta Cheikha, Bon sang. Elle a certes un caractère de fille à papa mais elle n'est peut-être pas si détestable...
- Tu sais que je déteste, ce genre de femme. Et me voilà coincer avec l'une d'entre elles...
- Mon cher ami, tu es obligé de coopérer... On aura le temps de reparler. Pour le moment, tu dois encore serrer quelques mains et parler affaire. La nouvelle du mariage est réjouissante pour le royaume. Si tu n'es pas heureux, fais semblant... Mais je t'en prie, Mets-y un peu du tien...

Khalil n'aimait pas ça mais son ami avait raison. Il laissa tomber la bouteille et retourna auprès de ses invités en prenant le soin de rabaisser son cousin en lui prenant Amélie, qu'il semblait dorloté comme un nouveau trophée. Il passa quelques heures à interagir avec les invités et puis quand le bal prit fin, il se sentait enfin libre. Évidemment, il dût rester jusqu'au depart du dernier invité... Quand la porte du bal se referma derrière lui, Khalil fut plus que soulagé.
- Comment a été la fête pour vous? Demanda t'il à Amélie, en la raccompagnant vers ses appartements...
- C'était simplement parfait...Oui, parfait. Votre peuple est merveilleux. Je sens que je vais m'y plaire... La seule chose...
- quoi?
- J'ai appris qu'on ne devrait jamais parler de football avec Mr. Frenett et de féliciter sans cesse la beauté du chien de Mrs. Frenett...
Khalil éclata de rire. Il était surpris... Il ignorait que la jeune femme était quelqu'un d'attentive. La jeune femme rit aussi aux éclats...
- Alors, tu avoues que le chien de Mrs. Frenett est aussi laid et vieux qu'un torchon...
- chut... Tu parles trop fort. Je la vois déjà abaisser ses lunettes pour nous gronder...
Le Cheikh sourit de plus belle. Était-ce vraiment la jeune femme? Il ne s'est même pas rendu compte qu'ils ont commencés à se tutoyer... Il se surprit de la voir différemment... Ils arrivèrent devant la porte de sa chambre et Khalil lui baisa simplement la main, encore surpris de ce qui venait de se passer...
- Bonne nuit, Miss Bellamours...
- Bonne nuit, Votre majesté...
Puis elle rentra dans ses appartements, un peu déçue qu'il n'ait pas essayé de l'embrasser. Une fois sûre que le Cheikh était parti, elle se dit à elle-même...
- Au moins, jacasser avec la fille des Frenett m'a permit de trouver quelque chose à dire à ce snob de Cheikh! Je veux simplement qu'il tombe amoureux de moi... Et c'est tout.
La jeune femme avait été obligé d'entendre le jacassement et essayer de faire la conversation avec la fille des Frenett qui ne faisait que parler de sa famille pendant plus d'une demi-heure. Au moins, ça a servi à quelque chose... Le Cheikh de son côté, se remettait de ce qui venait de se passer et se décida à lui laisser une chance...
Emily après être rentrée, elle prit un bon bain et se mit rapidement sous les couvertures avec sa plume et son journal...
" Cher Journal,
C'était une soirée formidable... Je me suis amusée comme une folle... Grégoire, Hannah et tous les autres m'ont fait passé la plus merveilleuse des soirées. Concernant mon beau Cheikh appolon, J'ai décidé de faire un trait sur lui. Il est pour ma soeur... Et il est sans doute trop occupé à supporter les crises hystériques de ma soeur et à gérer son pays, pour penser à moi... "
Elle écrivit encore et encore. Jusqu'à raconter sa journée sans manquer une miette. À ce rythme, elle allait devoir acheter un nouveau carnet le mois prochain... Le lendemain matin, elle se réveilla de très tôt, car c'était le jour de la moisson dans les vignes du palais. Et elle avait une journée remplie dans son agenda... pas une minute à perdre. Amélie de son côté, faisait les cents pas dans sa chambre, cherchant un moyen pour faire venir sa meilleure amie, Tiana au Palais. Elle avait besoin d'une amie ou de quelqu'un qui pouvait l'empêcher d'être seule. Elle n'avait aucune amie entre ses murs et elle détestait ça. Mais elle savait que le Cheikh n'accepterait jamais sa requête et elle devrait passer par sa soeur pour obtenir ce qu'elle désirait. Elle allait lui demander d'autoriser sa soeur à venir lui aider avec les préparatifs du mariage et comme ça, elle pourra demander Émily de venir avec Tiana. C'était la seule idée qu'elle avait. Tiana a toujours rêvé de venir à Dubaï et de plus, Tiana était une grande blogueuse et ce serait un moyen pour se faire voir... Elle sourit satisfaite. Après avoir fait, le rituel du matin, elle descendit dans le bureau de Khalil... Elle toqua à la porte et quand elle entendit la voix de l'homme lui intimant d'entrer, elle entra en souriant...
- Votre majesté... Bonjour.
- Ahh! Miss Amélie. Bonjour. Bien dormi ?
- Oui oui.
- Quelque chose ne va pas avez-vous besoin de mon aide...?
- Oui. Enfaite... J'ai quelque chose à vous demander.
- Oui. Répondit-il en fonçant les sourcils.
- Enfaite. Je n'étais pas habituée à rester loin de mon pays et de ma famille... Même si avec ma soeur on était pas meilleures amies du monde, j'adorais sa compagnie.
- Oui...qu'est ce que tu veux?
- J'aimerais savoir si ma soeur pourrait venir pour m'aider avec les préparatifs du mariage. Déjà que je ne connais personne ici, un visage familier me ferait un grand bien...
Le cheikh était surpris pour deux raisons. Non seulement, il s'attendait à ce qu'elle demande de l'argent ou une carte illimitée et aussi il ne s'attendait pas à recevoir Émily chez lui, de sitôt. Ce serait mieux pour lui de refuser mais Amélie avait raison, un visage familier lui serait bénéfique et ce serait égoïste de sa part de refuser... Tant pis... Advienne que pourra.
- D'accord. Je leur enverrai un message cet après-midi...