Chapter 3
2325mots
2022-08-26 01:33
La beauté de la jeune femme semblait... Fictive. Avec le mélange de ses cheveux en désordre qui retombaient en cascade sur son dos, et l'éclat argenté de la lune. Il avait l'impression qu'ils étaient faits en or. C'était impressionnant... Et sa voix était petite douce et enjôleur. Le Cheikh se frotta les yeux, car il pensait rêver... Comment se fait-il qu'une personne avec une douceur infinie devient rude et dur d'un instant à l'autre? Il était troublé par sa double personnalité. Il la vit ensuite se laisser tomber sur l'herbe et quelques secondes plus tard, elle fredonna un morceau. Sa voix lui rappela brusquement celle de sa mère. Douce et entraînante. Il se souvient que petit, la voix de sa mère était le remède de ses maladies. Mais au bout d'un moment, la jeune femme se tut et se mit sur le ventre avec les mains sous les coudes et les pieds en l'air regardant sans doute sa jument brouter l'herbe du jardin...
- Tu sais Sharon! L'homme de ce matin est le Cheikh...! Pff! Il a fallut que mon premier demi-Crush soit un Cheikh! Et dire que ma sœur est excitée à l'idée de le rencontrer. Maintenant que j'y pense je le trouve bien trop protocolaire et arrogant pour moi!! Sérieusement, je suis tout son contraire...
Un petit sourire apparut sur le visage du Cheikh. Il était son premier demi-Crush! C'était amusant! Le Cheikh le regarda se mettre à nouveau sur le dos.

- Il est diablement beau et sexy je l'avoue! Tout comme ces mannequins à la télé qui ne sourient jamais et qui ressemblent à des robots. Et tu sais le pire...
Elle se mit à rouler en bas d'une petite pente et se leva une fois en bas pour reprendre le même mouvement.
- J'ai rougi comme une enfant! J'espère qu'il n'a rien vu! Si oui, tu t'imagines la honte!
Elle arrêta son petit jeu et s'assit sur l'herbe en caressant la tête de la jument qui broutait calmement l'herbe.
- Je ferais en sorte de ne jamais le voir et de plus je suis sûre que ma sœur déposera son grappin sur lui. Même si je sais que mon père trouvera un autre prince pour me marier, mais celui-ci est pour ma sœur. Je ne peux pas me marier maintenant! Je n'ai que 23 ans et je ne veux pas abandonner mes parents et toi, ma petite Sharon... Ma vie est un peu compliquée!! Parfois j'aimerais être à ta place et brouter l'herbe tranquillement sans me soucier d'avoir un cheval pour mari... Comme je t'envie!
Elle posa sa tête sur la crinière de sa jument. Le Cheikh était resté en retrait et regardait la scène. Bizarrement, pour la première fois il regretta de ne pas avoir regardé son portrait. Elle était douce et tellement folle en plus... C'était elle qu'il voulait ! Il voulait faire d'elle sa femme... Mais c'était un peu égoïste de sa part, elle avait dit qu'elle n'avait pas envie de se marier... Il allait la faire changer d'avis. Il allait faire d'elle sa Cheikha.

Alors qu'il continua à regarder la jeune femme, des bruits de pas se firent entendre au loin. Il retourna la tête tout en se demandant qui pourrait bien venir ici à cette heure... Quelques secondes plus tard, il vit apparaître un soldat dans son champ de vision.
- Votre majesté, c'est vous? J'ai entendu des bruits de voix...
- Oui c'est moi et...
Il se retourna et ne vit personne.

- C'était moi, je parlais seul. C'est une belle soirée.
- Oui, c'est vrai votre majesté. Je vous laisse. Bonne soirée.
Il fit la révérence et disparut comme il est apparu. Le Cheikh quitta enfin sa position pour s'avancer là où la jeune femme était il y a quelques secondes. Il n'y avait ni de princesse, ni de jument. Seule la rose qu'elle avait en main et qui gisait par terre l'indiquait que la princesse était ici. Décidément, elle avait un don pour disparaître... Il sourit et ramassa la rose qu'il humecta, qu'il humecta comme s'il voulait renifler l'odeur de la jeune femme. Et au bout de quelques secondes, il sourit en la mettant dans sa poche tout en quittant le jardin en direction de ses appartements...
Le lendemain matin, le Cheikh se réveilla de très tôt. Il prit une douche en refusant l'aide des servantes rattachées à lui et alors qu'il terminait de se vêtir, il reçut la nouvelle que le roi l'attendait dans le bureau royal. Ça tombait bien... Il avait déjà fait son choix. Son portable sonna sur sa table alors qu'il quitta ses appartements. C'était son père. Il allait le rappeler plus tard. Il avait trop hâte de signer les papiers.
Alors qu'il venait d'entrer dans le bureau, Émilie passa devant le bureau de son père en direction des cuisines pour aller chercher son bol de cookies. Pendant ce temps, le Cheikh salua le roi par une poignée de main forte...
- Bonjour votre majesté.
- Cheikh Khalil, comment a été votre nuit?
- Tout a été bien...
Il salua la reine et ensemble ils s'assirent.
- Mes filles seront là dans quelques secondes. J'ai hâte de vous présenter à mes deux filles: Amélie et...
- À ce propos j'ai déjà fait mon choix. Je dois rentrer dans mon pays ce soir avec ma future épouse.
- Et laquelle des deux avez-vous choisies?
- Amelie... Amelie Bellamours.
Bizarrement, le Cheikh eut la vague impression que la reine retenait son souffle avant qu'il ait donné le nom de sa choisie puis après qu'il l'eut donner elle le lâcha dans un soupir de soulagement. Mais il se dit qu'il se trompait sûrement... Il était un peu trop pressé certes mais c'était le bon choix. Il en était sûr...
- Bien, fit le roi en souriant. Je vais appeler de suite ma petite Amelie et on pourra signer les papiers et faire les derniers arrangements. Ce soir avant 20 heures vous serez auprès de votre peuple.
Le Cheikh remarqua le regard de soulagement que le couple royal s'échangeait. Il fronça les sourcils dans l'incompréhension mais finit par se convaincre, qu'il a dut simplement se tromper... Au même moment, la princesse Amélie rentra dans le bureau. Elle avait un comportement bien différent que la veille. Elle avait l'air plus mûre et plus responsable... C'était en quelque sorte ce qu'il appréciait chez elle... Au moins, il était sûr qu'elle pourrait gérer et le peuple et son mariage. Il se sentit fier de son choix et il n'avait que des pensées positives pour son pays ainsi que sa future famille... Elle était belle quand elle était maquillée mais il la préférait avec son petit air naturel et sauvage... Amelie prend place à ses côtés en arborant ses manières les plus raffinées. S'il ne l'avait pas surpris avec son autre personnalité, il aurait parié à ce moment qu'elle ne savait pas s'amuser... Toutefois il se demandait pourquoi elle était obligée d'avoir deux personnalités l'une si opposée à l'autre... Voulait-il plaire à ses parents ou même chercher à correspondre à son titre de princesse? Cela lui traversait constamment ses pensées mais...il aurait tout le temps pour lui poser ses questions. Elle allait bientôt devenir sa femme. La princesse Amelie, montra un grand enthousiasme lorsqu'elle apprit la nouvelle par ses parents. Ce n'était pas le mariage qui l'intéressait mais la riche fortune du Cheikh. Ce qu'ignorait ce dernier. Son père, le roi avait limité sa carte à une somme tous les mois pour lui éviter d'alourdir le pays sous le poids des dettes et maintenant qu'elle pourrait faire du shopping à volonté avec l'argent de son mari, elle était bien plus qu'excitée. Le Pauvre Cheikh sans le savoir venait de fouiller sa propre tombe....
Une demi-heure plus tard, le roi apprit qu'Emilie était partie en ville avec Sharon en apportant avec elle un panier de fruit et de petits pains. Le roi détestait que sa fille sorte seule même en pleine journée à cause des dangers mais il savait qu'elle était assez têtue pour fuir la horde de garde que son père aurait commandé pour l'accompagner. Elle ne restait jamais à un endroit plus de 10 minutes pour éviter que son père vienne la chercher alors il n'avait d'autres choix que d'attendre son arrivée. Amelie partait dans moins de 3 heures, il espérait qu'elle soit rentrer d'ici là pour lui faire ses adieux... La nouvelle du départ d'Amelie se répandit rapidement et le palais s'anima à cette nouvelle. Et oui... Amelie était détestée de tous. Elle était une princesse, donc les servantes et serviteurs devraient lui obéir du bout des doigts car ils n'aimeraient surtout pas perdre leur emploi, leur salaire si généreux et les avantages que la vie au palais les offrait. Maintenant qu'elle allait partir et qu'ils n'auront plus à l'avoir sur leur dos et ils ne risquaient plus de se faire renvoyer parce que le café d'Amélie n'est pas à 50°C ou qu'elle n'aimait pas les motifs sur son couvert lors du dîner, ils avaient bien raison de faire la fête. Pas besoin d'ajouter qu'en temps normal, elle voit trois visages différents comme servante personnel en une semaine...! Aussi, le roi fut obligé d'engager tous les servantes qui viennent postuler en les appelant à la minute même où la précédente se fait renvoyer... Le Roi et la Reine ont tout essayé pour la corriger mais c'était mission impossible. En signant les papiers avec Le Cheikh, le vieux roi s'est senti un peu mal pour lui. La vie d'un gouverneur n'était pas facile voilà pourquoi il devrait avoir une femme, une vraie pour l'épauler et le conseiller. Il avait eu la chance d'avoir une bonne reine à ses côtés et il a pu faire le meilleur pour son pays. Avec Amelie aux côtés du Cheikh, même s'il devrait pas le dire car c'est sa fille, Le pays du Cheikh risquait de passer de pays riche à pays pauvre... Au moins, il espérait que sa fille changera avec ses nouvelles responsabilités... Il en était presque sûre car il fallait bien que sa fille finisse par grandir un jour. La voiture du Cheikh allait partir dans moins d'une heure et Emilie n'était toujours pas rentrée. Elle adorait Amelie même si c'était un amour à sens unique et elle ne pourrait jamais se pardonner si elle n'est pas là pour lui faire ses adieux. Après tout, elle la verra jusqu'au mariage. Pendant ce temps, la jeune femme est vue chevauchant son cheval en direction du chemin du retour. Elle avait les cheveux ebouriffés et sa robe était un peu sale montrant qu'elle avait sûrement joué avec des enfants de rue. Mais son état ne l'inquietait guère car elle avait l'habitude. Elle n'avait rien d'autre à se mettre voilà pourquoi elle n'avait pas vendue sa robe pour acheter ce gâteau à un petit garçon... Elle était contente de retourner au palais. Elle avait faim et soif et Sharon aussi... Lorsqu'elle arriva dans les portes arrières du manoir, elle vit une folle agitation dans la cour... Elle fronça les sourcils alors que les bruits des sabots de Sharon fit tourner l'attention sur elle. Quelques instants plus tard, une gouvernante accourut vers elle.
- Princesse...? Princesse...? Heureusement que vous êtes de retour. Votre soeur a été choisi par le Cheikh et elle est sur le point de partir...
...
...
Elle comprit enfin la folle agitation dans le palais. Les battements de son coeur redoublèrent d'intensité. Elle sentit ses larmes venir... Mais pourquoi? Elle savait pertinemment que le Cheikh allait préférer sa soeur à elle. Mais, elle espérait secrètement qu'il la choisisse. C'était lamentable... Elle sourit à la gouvernante en essayant de le chasser de son esprit... C'était le futur mari de sa soeur. Elle devrait respecter cela...
- Oh mon Dieu. Allons vite vous changez avant de faire vos adieux à votre soeur.
Emilie se laissa entraîner mais au bout de chemin, elle se sauva de l'emprise de la gouvernante en lui criant de lui apporter son pull rose. Elle continue à courir en direction de sa soeur étant toujours désemparée... Elle devrait voir sa soeur avant de partir... Alors qu'elle s'approchait de la cour, elle aperçut ses parents, debout près de la voiture tandis que quelqu'un chargeait les valises d'Amélie. Emilie sentit ses larmes venir. Elle ne pensait pas se séparer de sa soeur de la sorte...
- Amelie ! Amelie ! l'appela t-elle à voix haute.
Les regards se retournèrent vers elle et même ceux du Cheikh qui... parut étrangement surpris de la voir... Elle eut le temps de le voir la détailler du regard... Sa soeur la regarda avec encore et toujours ce regard de dédain sur son visage.
- Emilie...
- Je suis désolée. Je n'étais pas là pour... te faire des adieux correctement... Je viens à peine d'apprendre ton départ en rentrant avec Sharon.
- Je vois... Ça va. Et puis... Ce n'est rien.
- C'est... Enfaite, je voulais te faire un cadeau pour que tu penses à moi lorsque tu seras là-bas.
Emilie ignorant le dégoût sur les lèvres de sa soeur prit le pull rose des mains de la gouvernante qui était apparu quelques secondes plus tôt...
- Merci... Dit-elle en le prenant avec deux doigts.
Emilie aurait voulu qu'elle la prenne dans ses bras mais elle n'en fit rien. Après tout, C'est Amelie...
- C'est fini ? Je peux partir maintenant...
- Oui... Bon voyage. Fais attention sur la route...
Contre toute attente, Amelie se retourna vers un portier et lâcha le pull entre ses mains en lui intimant de lui trouver une place dans le coffre... Le Cheikh regarda la scène, incrédule. Il y avait deux Amelies... Ou plutôt une Emily et une Amélie. Lorsque les yeux de la princesse Emily rencontrèrent les siens, il comprit pourquoi il a vu ce soulagement dans l'expression du roi. Et il comprit aussi...qu'il avait fait le mauvais choix... C'était Emily qu'il voulait pas Amelie...